
Les banques iraniennes ont réintégré Swift
C’est l’une des premières conséquences concrètes de la levée des sanctions internationales contre l’Iran: les banques iraniennes, notamment la banque centrale, ont été reconnectées au réseau interbancaire de Swift le 13 février dernier. Cette réintégration au système Swift, qui permet notamment l’échange de lettres de crédits et de paiements entre institutions financières, est une étape cruciale pour la reprise des échanges commerciaux entre l’Iran et ses partenaires occidentaux.
La reconnexion a été rendue possible par la levée d’une partie des sanctions internationales, effective depuis le 16 janvier dernier, lorsque l’Agence internationale de l’énergie atomique a certifié que Téhéran se conformait aux restrictions imposées par ses partenaires internationaux dans le développement de la technologie nucléaire. Toutefois, seule une partie des sanctions imposées via les Nations-Unies a été levée.
Les sanctions unilatérales, notamment américaines, restent quant à elles en vigueur. Or, du fait de la politique d’extra-territorialité suivie par les Etats-Unis, toute banque qui se risquerait à traiter avec une contrepartie iranienne pourrait prêter le flanc à des poursuites outre-Atlantique. Une épée de Damoclès non négligeable, BNP Paribas ayant dû régler une amende de 9 milliards de dollars en 2014 pour avoir violé l’embargo pesant notammment sur le Soudan.
De fait, malgré l’enthousiasme des entrepreneurs européens à renouer des relations commerciales avec un marché de 77 millions d’individus, les banques privées ont été plus circonspectes. Interpellée sur le sujet lors de la conférence Bercy Financement Exports la semaine dernière, Marie-Anne Barbat-Layani, présidente de la Fédération bancaire française, s’est montrée très prudente. «Nous avons besoin d’une sécurité juridique complète, une clarté sur ce qui est autorisé et ce qui ne l’est pas», explique-t-elle.
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a tenu des propos similaires au début du mois : «Nous n’avons pas besoin de jargon juridique supplémentaire, nous avons besoin d’assurances claires et précises sur le fait que les banques peuvent faire des affaires avec l’Iran.»
Car si le pays milite activement pour imposer l’euro dans ses transactions, que ce soit pour ses exportations de pétrole comme avec Total ou pour ses importations, en Europe et ailleurs, notamment au Brésil, « cela ne suffit pas » à sécuriser les banques, se désole Marie-Anne Barbat-Layani.
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