
Les banques françaises ont moins financé les énergies fossiles en 2021

C’est une bonne nouvelle, à relativiser. Selon la 13e édition du rapport annuel «Banking on Climate Chaos», soutenu par 500 ONG dont Reclaim Finance et Les Amis de la Terre France, les banques françaises ont versé 47 milliards de dollars (42 milliards d’euros) aux énergies fossiles en 2021, contre 88 milliards en 2020. Le rapport, qui évalue le financement bancaire privé pour le secteur des combustibles fossiles dans son ensemble ainsi que pour les principaux développeurs de cette industrie, porte sur les 60 plus grandes banques internationales, dont BNP Paribas, la Société Générale, le Crédit Agricole, BPCE/Natixis, La Banque Postale et le Crédit Mutuel.
«Cette baisse est à relativiser étant donné que les montants octroyés pendant l’année 2020 atteignent un niveau record (37% plus élevés qu’en 2019)», rappellent les ONG. En particulier, les financements accordés par BNP Paribas ont fortement diminué par rapport à 2020, passant de 41 milliards de dollars à 14,7 milliards de dollars. Au niveau mondial, le financement bancaire des combustibles fossiles est resté presque stable entre 2020 et 2021, passant de 750 milliards de dollars à 741 milliards.
«Si les flux financiers baissent en 2021, rien n’indique que cette tendance va se confirmer, tempère Louis-Maxence Delaporte, chargé de campagne finance zéro fossile chez Reclaim Finance. Dès le mois de janvier 2022, les banques françaises ont été impliquées dans plusieurs opérations financières de grande envergure au profit de BP, Total et Saudi Aramco, chefs de file de l’expansion pétro-gazière.» La Société Générale a ainsi octroyé plus d’un milliard d’euros aux 30 entreprises les plus actives dans les pétroles et gaz de schiste en 2021, selon l’étude. Seule La Banque Postale a mis en place une politique d’exclusion robuste et respecte le principe du «Net Zero», dans lequel 44 des 60 banques étudiées se sont engagées, qui passe, selon un rapport de l’Agence internationale de l’énergie publié en mai 2021, par aucun nouveau gisement de pétrole ou de gaz et l’absence d’exploitation de nouvelles mines à charbon.
«L’étude ‘Banking on Climate Chaos’ refuse de voir les avancées et nie le fait que les banques françaises sont parmi les plus en avance sur le sujet. Elles ont pris un grand nombre d’engagements, sont pionnières au niveau mondial et continuent année après année de renforcer ces engagements, comme elles l’ont encore montré en 2021, avec un engagement collectif sur les hydrocarbures non conventionnels», réagit la Fédération bancaire française.
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Orem - Un homme soupçonné d’avoir assassiné l’influenceur conservateur Charlie Kirk a été arrêté, a assuré vendredi Donald Trump, deux jours après un meurtre qui a choqué des Etats-Unis profondément polarisés. «Je pense, avec un haut degré de certitude, que nous l’avons en détention», a déclaré le président américain lors d’une interview avec la chaîne de télévision Fox News. Donald Trump a ajouté que «quelqu’un de très proche (du tueur) l’a(vait) dénoncé», expliquant que le père du suspect lui-même ainsi qu’un pasteur avaient joué un rôle dans cette arrestation. «Je peux me tromper mais je vous dis ce que j’ai entendu», a-t-il aussi souligné. Charlie Kirk, 31 ans, a été assassiné d’une balle mercredi lors d’un débat public en plein air dans une université située à Orem dans l’Utah (ouest). Son corps a été transporté jeudi dans l’avion du vice-président JD Vance vers Phoenix, dans l’Arizona, le siège de Turning point USA. Cette association qu’il avait cofondée en 2012 à l'âge de 18 ans, est devenu en une décennie le plus important groupe de jeunes conservateurs aux Etats-Unis. Originaire de la banlieue de Chicago, chrétien et défenseur du port d’armes à feu, Charlie Kirk, père de deux enfants avait abandonné ses études très tôt pour se consacrer au militantisme. Fermement ancré à droite et très présent sur les réseaux sociaux, il était devenu un porte-drapeau de la jeunesse trumpiste. «Extrémistes» La police fédérale américaine (FBI), qui a publié plusieurs photos et vidéos du suspect, a évoqué un acte «ciblé» contre l’influenceur et podcasteur trentenaire, désormais qualifié de «martyr» par la droite américaine. Ces photos et vidéos montrent un jeune homme svelte, habillé d’un tee-shirt sombre à manches longues avec un drapeau américain sur le torse, jean et lunettes de soleil, casquette bleue sur le crâne et chaussures de sport aux pieds. Sur une vidéo mise en ligne par le FBI, on voit une personne identifiée comme le suspect courant sur un toit après le tir et sautant avec adresse jusqu’au sol. On le voit ensuite traverser une rue très fréquentée et disparaître dans une zone boisée, où les enquêteurs ont ensuite trouvé un fusil de chasse 30-06 Mauser. Les autorités avaient annoncé une récompense allant jusqu'à 100.000 dollars pour toute information utile et en avaient appelé au public pour retrouver l’auteur du crime. Jeudi soir, plus de 7.000 signalements avaient été reçus par la police. Donald Trump avait dès mercredi mis en cause la responsabilité de la «gauche radicale» avant d’appeler jeudi à la retenue. Mais vendredi devant la caméra de Fow News, le président américain, lui-même visé par deux tentatives d’assassinat lors de la dernière campagne électorale, a lancé une attaque en règle contre les «extrémistes» de gauche et ses cibles de prédilection, dont l’ancien président Joe Biden et le milliardaire George Soros. Les Etats-Unis, un pays où il y a plus d’armes à feu en circulation que d’habitants, ont connu une recrudescence de la violence politique ces dernières années. Cette année déjà, Melissa Hortman, élue démocrate au Parlement du Minnesota, et son époux ont été tués et un autre élu local a été grièvement blessé. Sur le campus d’Orem, des centaines de personnes portant des casquettes rouges MAGA («Make America great Again», le slogan de Donald Trump) et tenant des drapeaux américains s'étaient rassemblées jeudi soir et avaient prié en mémoire de Charlie Kirk, comme ailleurs aux Etats-Unis. «Cela semble toujours insensé que cela soit arrivé», a affirmé à l’AFP Jonathan Silva, 35 ans. «C’est totalement surréaliste». Romain FONSEGRIVES, avec Aurélia END à Washington © Agence France-Presse