Les agences attendent une accélération des titrisations d’encours douteux

L’externalisation des créances douteuses en Europe a été ralentie par la fin de la garantie publique en Italie.
Fabrice Anselmi

L’agence DBRS vient de publier ses perspectives sur les prêts non performants (NPL) dans les banques européennes et souligne que «le ralentissement des nouvelles titrisations de prêts non performants (NPL) débuté en 2022 (1,8 milliard contre 4,7 milliards en 2021) devrait s’inverser en 2023». Hausse des taux et inflation imposeront des charges supplémentaires aux ménages et entreprises, et une pression à la baisse sur l’immobilier, mais un taux de chômage faible, des banques bien capitalisées, l’épargne et le soutien budgétaire toujours élevés devraient soutenir les économies.

En 2022, l’agence a confirmé ses notations sur 39 tranches, mais aussi réalisé 12 relèvements – surtout au Portugal. A l’inverse, 14 déclassements - sur 9 titrisations italiennes prépandémiques et 1 espagnole - ont été réalisés. Une titrisation est en effet composée de plusieurs tranches.. La réouverture des procédures de recouvrement judiciaire devrait avoir des incidences positives sur les performances des titrisations de NPL, notamment en Italie où ces retards avaient remis en cause les «business plans» prépandémiques. Les titrisations ultérieures, assorties des processus différents, ont affiché de meilleures performances.

La garantie publique (Garanzia Cartolarizzazione Sofferenze, GACS) mise en place en 2016 pour les tranches seniors des titrisations de NPL a joué un rôle important dans la réduction des risques des banques italiennes jusqu’à son terme en juin 2022. «L’avis général est qu’elle devrait être prolongée dans les prochains mois, mais il semble difficile d’envisager l’extension demandée de la mesure aux simples retards de paiement UTP (comme pour le Hellenic Asset Protection Scheme, HAPS, ndlr)», rappelle Andrea Clamer, directeur de la division Distressed Credit chez Illimity Bank. Avec l’augmentation des prêts de niveau 2, il prévoit 70 milliards de cessions supplémentaires en 2023. Potentiellement via des titrisations hors GACS. «Cependant, compte tenu de l’ampleur systémique au niveau européen, il est possible que nous assistions à des transactions notées dans de nouvelles juridictions - selon les conditions sur les marchés de titrisation -, et, compte tenu du coût limité pour les gouvernements par rapport à d’autres solutions, à l’introduction dans d’autres juridictions de régimes similaires aux garanties GACS et HAPS», concluent les analystes de DBRS.

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