
Leonardo & Co devient Natixis Partners sans renoncer à son autonomie

Il aura fallu moins de cinq mois à Natixis pour finaliser le rachat des activités de Leonardo & Co en France. Depuis le 15 mai, la banque d’affaires, qui se nomme désormais Natixis Partners, est devenue filiale à 75% de Natixis, les 25% restants étant détenus par les associés. L’opération doit permettre à la banque, qui n’a jamais réellement réussi à percer dans le conseil en fusions-acquisitions, de devenir incontournable.
«Historiquement, Natixis n’était pas très présent dans ce métier», a reconnu Laurent Mignon, son directeur général. Natixis Partners aura en charge le conseil en M&A à destination des fonds d’investissement en France et se focalisera sur les opérations «midcaps». L’équipe de Natixis continuera, elle, de couvrir les grands comptes.
La filialisation a été préférée au recrutement des 25 banquiers d’affaires de Leonardo. «Le bénéfice d’une intégration totale de l’équipe était incertain comparé au risque de casser sa dynamique», a justifié Laurent Mignon. Natixis Partners conservera notamment ses bureaux rue de Lisbonne à Paris. L’équipe de Natixis Partners pourrait être étoffée si besoin. Déjà, Anne Hiebler et Boris Picchiottino, deux managing directors chargés des deals midcaps en région, vont la rejoindre.
Pour l’ancienne équipe de Leonardo, la situation présente de nombreux avantages. «Nous conservons notre autonomie et notre agilité, tout en gagnant la possibilité de proposer à nos clients un éventail plus large de solutions, notamment en termes de financement ou d’introductions en Bourse», souligne Patrick Maurel, président de Natixis Partners. La base de clientèle de la banque est également un plus appréciable même si les banquiers ont déjà bouclé neuf transactions depuis le début de l’année et s’apprêtent en outre à clôturer la cession d’Exclusive Networks, jusqu’ici détenu par Omnes Capital, à Cobepa pour 300 à 400 millions d’euros.
Reste à savoir ce que deviendra Pramex, la filiale de BPCE, conseil en M&A midcap et spécialiste de l’accompagnement des PME à l’international. Cette dernière, présente sur des opérations de 5 à 50 millions d’euros, est susceptible de se trouver en concurrence avec l’ex-Leonardo. La situation est d’autant plus délicate pour Pramex que quatre banques régionales (Banque Populaire Rives de Paris, Bred, Banque Populaire Provençale et Corse et Banque Populaire des Alpes) ont récemment créé leur propre structure de conseil en M&A, nommée Adviso Partners.
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