
Le shadow banking se rappelle aux bons souvenirs des autorités chinoises

Les autorités chinoises craignent le retour du shadow banking , alors que les banques limitent les prêts. Selon la Banque populaire de Chine (PBOC), la production nette de crédits accordés par les établissements a atteint 697,3 milliards de yuans (95,6 milliards d’euros) en décembre – une chute de 13,6% par rapport au mois de novembre. Le consensus des économistes recueilli par Bloomberg atteignait 880 milliards de yuans, tandis que celui de Reuters s’établissait à 853 milliards.
L’évolution est d’autant plus surprenante que la PBOC avait réduit ses taux directeurs fin novembre et injecté, le mois dernier, 400 milliards de yuans pour enrayer la hausse des taux interbancaires. La PBOC a également assoupli le ratio de prêts sur dépôts, une mesure qui augmente la capacité de prêts des banques commerciales de 5.500 milliards. Le recul de la production fait craindre une pérennisation du ralentissement de la croissance chinoise, que les économistes de RBS estiment à 7,5% pour 2014 et anticipent à 7% en 2015. En revanche, les marchés actions n’ont cessé de progresser. «La PBOC est confrontée à un dilemme: l’économie réelle est en convalescence, la demande de crédit est faible, mais le marché actions est gangréné par la spéculation et les autorités locales ont besoin de financements», explique Shen Jianguang, économiste en chef pour l’Asie chez Mizuho Securities, cité par Bloomberg.
Pour autant, le montant cumulé de tous les financements («Financement social total», ou FST) a atteint 1.690 milliards de yuans – un bond de 47% en un mois. Cette tendance atteste le fait que les banques portent une part de responsabilité et rechignent à accorder des crédits, en raison de l’augmentation des créances douteuses. «La liquidité financière est insuffisante pour soutenir l’activité économique. Le marché des introductions en Bourse a été actif, tandis que la finance parallèle renaît», estime Lu Ting, responsable de l’analyse économique pour la Chine de Bank of America.
La croissance du FST est portée par les canaux du shadow banking (prêts pour compte de tiers, entrusted loans, undiscounted bankers’ acceptances...), auxquels les entreprises recourent pour leurs besoins de trésorerie. Ainsi, les entrusted loans (prêts interentreprises montés par une banque) ont atteint un record à 458 milliards de yuans en décembre, tandis que le montant des prêts pour compte de tiers atteint 201 milliards, le niveau le plus élevé depuis mars 2013.
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La ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, dépose plainte après des accusations sur la gestion des cotisations sociales de Setforge
Paris - La ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, a porté plainte vendredi «pour dénonciation calomnieuse à l’encontre de l’association AC !! Anti-corruption ", qui l’a récemment accusée d'être intervenue pour faire baisser les cotisations dues par une entreprise, ce que revendique la ministre démissionnaire. C'était un «acte de gestion justifié», selon la ministre du Travail. Selon la plainte de l’association, Mme Panosyan-Bouvet est intervenue pour faire baisser les cotisations dues par l’entreprise Setforge à l’Urssaf, et ce possiblement malgré une décision de justice défavorable à la société, comme l’avait écrit Mediapart début septembre. Cette plainte contre X dénonce plusieurs infractions possibles comme la prise illégale d’intérêts, le détournement de fonds publics ou la concussion, mais aussi l’abus d’autorité, l’abus de biens sociaux ou la présentation inexacte des comptes annuels. «Cette plainte porte sur une décision que j’ai prise en avril dernier à la requête de délégués syndicaux (CFDT, CGT), d’élus locaux (maire et président d’intercommunalité, sénatrice) et d’autorités locales et nationales (préfet, directeur de l’industrie de défense à la Direction générale de l’armement)», rappelle Astrid Panosyan-Bouvet, dans un communiqué transmis à l’AFP. Elle indique avoir agi «en concertation avec Matignon et Bercy, comme il est d’usage dans ce genre de cas, et dans le respect du droit, pour autoriser une modification d’un taux de cotisation sociale d’un des sites de Moselle d’une entreprise industrielle, avec laquelle je n’ai strictement aucun lien». La fragile situation de la société menaçait alors d’entraîner la suppression d’une centaine d’emplois, a fait valoir le ministère. «Cette plainte a été déposée par une association sans agrément, en énumérant des infractions aussi graves qu’hétéroclites», regrette Astrid Panosyan-Bouvet. «Quand la probité est mise en doute avec la volonté manifeste non pas de questionner une décision mais de nuire et cultiver une défiance malsaine, c’est la possibilité même de l’action publique qui est fragilisée», estime la ministre qui accuse «l’association AC !! Anti-corruption d’avoir élaboré et diffusé cette plainte mensongère». Dans une réponse adressée à l’AFP lundi, l’Urssaf avait précisé qu'à la «suite d’un arbitrage rendu par la ministre du Travail, la Carsat d’Alsace-Moselle a régularisé les taux de cotisation ATMP (accidents du travail et maladies professionnelles) applicables à l’établissement de l’entreprise Setforge sur les exercices 2022 à 2025. Suite au recalcul effectué en mai 2025, l’Urssaf a remboursé les cotisations trop perçues». «Préalablement à ce remboursement, l’entreprise n’avait aucune dette vis-à-vis de l’Urssaf et n’avait pas fait l’objet d’un redressement de la part de l’Urssaf», selon cette source. Pour AC !! Anti-corruption, l’intervention de la ministre sur les taux de cotisation «a eu pour conséquence directe de soustraire à la Sécurité sociale des sommes qui lui étaient dues et de faire bénéficier Setforge d’un effacement de dette sociale injustifié». © Agence France-Presse -
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