Le marché des IPO et Deutsche Bank sont confrontés à un nouveau scandale

Une class action a été lancée à l’encontre du groupe malaisien MOL Global, entré au Nasdaq début octobre. La banque allemande avait conseillé l’opération.
Julien Beauvieux

Deux semaines après l’annonce d’une fraude dans la filiale singapourienne du groupe danois OW Bunker, entré en Bourse en mars 2014, le groupe malaisien MOL Global est au cœur d’un autre scandale touchant une récente IPO. Coté au Nasdaq depuis le 9 octobre, le spécialiste des solutions de paiement électronique en Asie du Sud-Est fait ainsi face à une class action motivée par des «violations des lois fédérales relatives aux titres financiers».

Lancée lundi par la société d’avocats Pomerantz à l’encontre du groupe et de ses dirigeants, la procédure a reçu mardi le soutien du cabinet Tripp Levy, qui propose de le contacter à toute personne ayant acheté le titre entre le 9 octobre et le 20 novembre et ayant essuyé une perte de plus de 100.000 dollars.

L’action MOL Global, suspendue depuis lundi, avait plongé vendredi dernier de 54% pour clôturer à 4,09 dollars, bien loin de son cours d’introduction de 12,5 dollars. Alors que la société devait annoncer ce même jour ses résultats trimestriels, un communiqué publié la veille avait reporté en catastrophe leur présentation au 3 décembre. Le groupe malaisien avait en outre annoncé que son directeur financier, Allan Wong, avait démissionné avec effet immédiat «pour des raisons personnelles».

Recruté en août dernier, Allan Wong avait notamment pour mission de conduire le processus d’introduction en Bourse de MOL Global, auquel la Deutsche Bank a pris part en tant que banque conseil. Le 20 novembre, cette dernière avait entamé la couverture du titre par une recommandation d’achat avant de se raviser quelques heures après les annonces de MOL Global, jugées selon elle «potentiellement de mauvais augure».

Le cabinet Pomerantz reproche à MOL Global d’avoir fait des déclarations fausses ou trompeuses, notamment en gonflant son chiffre d’affaires et ses résultats. La plainte souligne également que le business model du groupe «ne permettrait pas soutenir le rythme de croissance présenté dans la documentation de l’IPO». Le groupe a réalisé dix opérations d’acquisitions ou d’investissement en Malaisie et dans douze autres pays ces dernières années. Son chiffre d’affaires a plus que triplé entre 2011 et 2013, atteignant 171 millions de ringgits (41 millions d’euros). Son profit a lui doublé, à 18,7 millions de ringgits.

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