
Le marché de l’immobilier commercial continue d’inquiéter les autorités

Le Haut conseil de stabilité financière (HCSF) apparaît globalement sceptique quant à la pertinence des objections avancées par les organismes représentant les professionnels de l’immobilier. En avril, l’institution avait jugé le contexte «particulièrement propice à l’émergence d’un épisode d’emballement», dans un diagnostic assorti d’une consultation. Dans une note de synthèse publiée en fin de semaine dernière, le HCSF résume les arguments des organisations auxquels il apporte des éléments de réponse.
Le contexte de taux bas est ainsi mis en avant par cinq des sept organismes ayant répondu à la consultation du HCSF, en particulier une prime de risque «relativement élevée en comparaison historique». Celle-ci «offre une capacité substantielle ‘d’absorption’ de la hausse des taux», d’autant plus que toute remontée des taux serait «lente et progressive» et dans un «contexte macroéconomique plus favorable» permettant une hausse des loyers. Le HCSF note que son analyse intégrait cet aspect, pertinent à court terme et qui «participe au diagnostic d’une absence de risque financier immédiat». Il estime toutefois que ces éléments «restent cohérents avec le diagnostic établi par le HCSF et justifient sa surveillance du marché dans une perspective de moyen terme».
Parmi les autres arguments des professionnels du secteur, le Haut conseil écarte vite celui d’une prise en compte des plus-values en capital dans la rentabilité et d’un niveau de vacance relativement bas. Le premier, reposant «sur une trajectoire particulière de prix futurs», «ne semble pas pertinent», alors que le second ne tient pas à l’échelle sectorielle, avec des taux de vacances pouvant être supérieurs à 12% dans certains cas.
Trouvent grâce aux yeux du HCSF les critiques sur les limites de son analyse compte tenu des données disponibles, ainsi que la proposition de l’Institut d’épargne immobilière et foncière pour «la création d’une instance de concertation entre les acteurs et les autorités». En revanche, le HCSF souligne qu’il «ne porte pas de jugement sur le caractère supposément prudent et transparent», mais que «des exercices de stress tests seront conduits pour évaluer le degré de résilience des principaux acteurs». En somme, comme résumé dans le compte-rendu de sa réunion trimestrielle, le comité «poursuit ses travaux sur d’éventuelles mesures dans ce domaine».
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