Le FMI reste en alerte face au déséquilibre des comptes courants

Le rééquilibrage mondial observé depuis 2006 doit rester une priorité des Etats selon le FMI, qui identifie des maillons faibles chez les pays émergents
Benoît Menou
FMI IMF headquarter
 -  Photo IMF/Cory Hancock

Le chapitre 4, dévoilé hier, du World Economic Outlook du Fonds monétaire international porte sur l’évolution dans le monde des balances des comptes courants. L’institution de Washington souligne que les déséquilibres mondiaux se sont quelque peu réduits depuis les sommets atteints en 2006.

En tête des déficits à fin 2013, et de très loin, figurent les Etats-Unis, comme en 2006, mais avec un fardeau annuel ramené de 807 à 400 milliards de dollars. Surtout, ce déficit représente l’an dernier 0,54% du PIB mondial, contre 1,60% en 2006. A l’opposé, l’Allemagne fait la course en tête des excédents (274 milliards de dollars en 2013), devançant par rapport à 2006 la Chine (183 milliards l’an passé). Depuis huit ans, le solde cumulé des déséquilibres a chuté de plus d’un tiers.

Mais le FMI constate que le palmarès s’en trouve bouleversé, faisant apparaître une «nouvelle constellation». Des pays développés exportateurs de matières premières ainsi que des économies en développement majeures (comme le Brésil, l’Inde, l’Indonésie, le Mexique ou la Turquie), dont «certains affichaient une balance positive en 2006, se retrouvent parmi les économies affichant les plus importants déficits en 2013», souligne le Fonds. En parallèle, le rapport met en lumière des hausses parmi les excédents déjà élevés, comme parmi les exportateurs de pétrole ou en Europe du Nord. Si le FMI indique que «les excédents importants présentent moins de risques systémiques que les déficits, ils peuvent être également problématiques s’ils surviennent dans un monde subissant une demande agrégée déficiente, ce qui est le cas depuis l’avènement de la crise financière mondiale».

Le FMI reconnaît tout de même que le relatif dégonflement des déséquilibres constitue une nouvelle rassurante, quand bien même il est soutenu en premier lieu par une moindre demande au sein des économies en déficit. Cette décrue est d’ailleurs appelée à perdurer, selon le rapport, si la moindre demande s’accompagne d’une baisse des capacités de production. Il existe pourtant encore une «incertitude» à ce sujet, empêchant le FMI d’exclure tout nouveau renforcement des déséquilibres.

Le rééquilibrage de la demande doit ainsi rester une «priorité» pour les pouvoirs publics. L’Allemagne notamment a la possibilité de faire progresser ses importations afin de soutenir les efforts de voisins comme la Grèce, le Portugal ou l’Espagne.

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