Le dollar sera déterminant pour l’or en 2019

La plupart des analystes prévoient un rebond des cours du métal jaune l’an prochain, aidé par des fondamentaux favorables mais avant tout par la baisse attendue du dollar.
Bastien Bouchaud

La forte hausse des cours de l’or en fin d’année dernière n’a pas duré. De fait, le métal jaune s’oriente vers une performance annuelle plus négative qu’attendu, à 1.235 dollars l’once hier, il affiche une perte de 6% depuis le début de l’année et de 9% par rapport au point haut de fin janvier. La plupart des analystes sont toutefois confiants sur les perspectives du métal précieux en 2019, s’attendant à le voir atteindre 1.400 dollars l’once en fin d’année, un point touché seulement pendant l’envolée des cours entre 2011 et début 2013.

Les perspectives de l’or restent néanmoins intimement liées à celles du dollar et par extension, à la politique monétaire suivie par la Réserve fédérale. Cette année, «l’or a fait face à d’immenses obstacles avec l’appréciation du dollar», souligne Bank of America Merrill Lynch. «Une stabilisation du dollar est un prérequis pour un rebond», ajoute la banque.

Les analystes sont partagés

Le retour en grâce du métal jaune dépend ainsi du nombre de hausses de taux de la Fed, les analystes optimistes sur l’or n’attendant pas plus d’une à deux hausses l’an prochain. Mais pour parvenir à un affaiblissement du dollar, les analystes parient également sur une normalisation de la politique monétaire de la Banque centrale européenne d’ici la fin de l’année prochaine. «La fin du cycle de hausse de la Fed tout comme des taux européens plus élevés devraient peser sur le dollar», estime ainsi Natixis.

La banque s’attend toutefois à un potentiel haussier limité de l’or, à 1.275 dollars l’once en moyenne en 2019. Natixis voit en effet peu de moteurs potentiels de croissance de la demande. Le marché chinois, le plus large au monde, est désormais mature et peu enclin à croître aux prix actuels, et les banques centrales ne devraient pas augmenter substantiellement leurs encours de métal jaune.

A l’inverse, Bank of America Merrill Lynch parie sur «les triplés dorés», à savoir «les déficits jumeaux américains et une politique monétaire accommodante en Chine» pour pousser l’or à 1.400 dollars l’once. Goldman Sachs de son côté s’attend à ce que les investisseurs se ruent sur l’or pour diversifier leur portefeuille dans un cycle en fin de vie, et au contraire de Natixis, estime que «de plus en plus de banques centrales entrent sur le marché de l’or pour la première fois depuis 2012». La banque américaine voit l’or toucher 1.300 dollars l’once dans six mois et 1.350 dollars d’ici un an.

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