Le développement du marché chinois des capitaux dynamise les M&A étrangers

Les prises de participations par des étrangers dans des sociétés chinoises ont atteint 40,3 milliards d’euros en 2009
Laure Closier

Malgré la crise financière, les entreprises étrangères n’ont pas boudé leur intérêt pour les nouvelles capitalisations chinoises. En effet, avec le développement de la cotation en Chine, les fusions et acquisitions se multiplient. Le marché des M&A chinois a atteint 169,3 milliards de dollars en 2009. L’année 2010 a déjà démarré très fort. Selon Dealogic, les transactions du mois de janvier se sont élevées à 13 milliards de dollars. Un chiffre deux fois plus important que celui de janvier 2009. Un quart des transactions de l’année dernière ont été réalisées avec des entreprises étrangères, une hausse de 8,1% en 2008 selon Deloitte. Les étrangers jettent leur dévolu principalement sur les entreprises d’infrastructure, le secteur manufacturier et les financières.

Promises à une très forte croissance, les bourses chinoises listent 1.775 sociétés (874 à Shanghai et 901 à Shenzhen) auxquelles s’ajoutent les 1.152 de la Bourse de Hong-Kong. Lancé en octobre dernier sur le modèle du Nasdaq, le marché alternatif Chinext liste déjà 58 sociétés avec une capitalisation totale de 34 milliards d’euros. Dernières en date à s’être lancées dans l’aventure boursière: China National Chemical Engeneering ou China State Construction Group. Même si les entreprises ne sont pas toujours cotées dans leur ensemble, les levées de fonds sont quand même impressionnantes: China State Construction Group a levé 7,3 milliards de dollars en juillet dernier.

Quelques grands groupes étrangers ont déjà fait de belles emplettes. Lafarge a pris 57% d’une grosse société de construction, ShuangMa Group. SEB de son côté détient 51,3% de Zhedang Supor, groupe pharmaceutique. 26 sociétés cotées à Shanghai sont en partie aux mains de capitaux étrangers, 75 à la Bourse de Shenzhen.

«Il y a aujourd’hui une volonté politique de la part des autorités chinoises de s’internationaliser», explique Jens Ewert, associé de Deloitte à Shanghai. Cependant, il prévient: «de nombreux défis sont encore à relever en Chine notamment au niveau de la corruption. Le marché est évidemment très intéressant, mais il faut bien l’appréhender en termes de risque comme un pays émergent. Les marchés tout comme les autorités de régulation tâtonnent encore».

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