Le coût des litiges sur le marché des changes se précise

Le troisième trimestre a été l’occasion de passer des provisions pour les banques en négociation avec les autorités et les régulateurs.
Antoine Landrot
Le coût des litiges sur le marché des changes se précise. Photo RK
Le coût des litiges sur le marché des changes se précise. Photo RK  - 

Alors que les négociations avec les régulateurs sur les accusations de manipulation du marché des changes s’approchent de leur terme, les banques évaluent le montant des amendes qu’elles vont probablement être condamnées à payer. En conséquence, elles ont commencé à passer des provisions dans leurs comptes du troisième trimestre.

Vendredi, à l’occasion de ses résultats, RBS a passé 400 millions de livres (511 millions d’euros) pour se couvrir du risque juridique lié aux enquêtes sur les changes. Barclays, qui publiait ses résultats jeudi dernier, a annoncé avoir mis en réserve 500 millions de livres pour le même motif. Citigroup a déclaré le même jour accroître ses provisions pour litiges de 600 millions de dollars (479 millions d’euros). Si la banque américaine n’en précise pas les raisons, de 300 à 400 millions seraient affectés aux possibles sanctions sur les changes, selon des sources citées par Bloomberg.

Ces enquêtes mobilisent superviseurs et autorités sur trois continents: l’Europe, l’Amérique et l’Asie. Ils soupçonnent des traders de plusieurs banques internationales d’avoir utilisé des systèmes de messagerie instantanée pour échanger des informations sur leurs positions et les ordres de leurs clients sur le marché des devises, où près de 5.300 milliards de dollars s’échangent quotidiennement, pour le manipuler.

La liste des établissements avérés ou suspectés être en pourparlers avec la Financial Conduct Authority britannique (FCA), la Fed et l’Office of the Comptroller of the Currency (qui supervise les grandes banques qui officient outre-Atlantique) est longue: Royal Bank of Scotland (RBS), Barclays, Citigroup, JPMorgan, UBS et HSBC font face à la FCA, tandis que JPMorgan, Citigroup, HSBC, Morgan Stanley et Bank of America tentent de trouver un accord avec les autorités américaines.

JPMorgan a expliqué le mois dernier qu’une partie importante du milliard de dollars provisionné au troisième trimestre est liée aux changes. Le suisse UBS a déclaré qu’il discutait avec la justice américaine sur le sujet. Deutsche Bank n’a rien précisé quant à ses 894 millions d’euros de nouvelles provisions, mais c’est l’un des acteurs dominants sur ce marché.

Les banques ne sont autorisées à passer des provisions que lorsqu’elles ont identifié des coûts potentiels à une échéance raisonnablement proche. Mais rien ne dit que les montants des éventuelles sanctions ne puissent excéder considérablement les sommes mises de côté.

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