
L’américain Social Finance profite de l’engouement pour la fintech

C’est un nouveau signe de la menace croissante que font peser les fintechs - ces sociétés qui allient technologie et finance - sur le secteur bancaire. Avec une levée de fonds qui s’élève à 1 milliard de dollars d’après le Wall Street Journal qui a eu accès aux documents, le prêteur en ligne Social Finance, communément appelé SoFi, atteint une valorisation de 4 milliards de dollars. Théoriquement, cela le placerait dans le top 30 des banques américaines par leur valorisation boursière.
La société avait déjà levé 200 millions de dollars en février dernier, portée par l’investissement du fonds Third Point de Daniel Loeb, qui la valorisait à 1,3 milliard de dollars. Cette fois-ci la société de télécommunications japonaise SoftBank, qui avait également investi au sein d’Alibaba, mène le bal. Alors que les banques qui atteignent ce niveau de valorisation boursière ont délivré pour 10 milliards de dollars de prêts en moyenne, la start-up américaine fondée en 2011 vient juste de dépasser les 3 milliards en juin.
Ayant débuté ses opérations dans le refinancement des dettes étudiantes, qui atteignent 1.200 milliards de dollars aux Etats-Unis, la jeune société s’est depuis diversifiée dans les prêts hypothécaires et personnels. A l’époque Michael Cagney, son fondateur et président, déclarait: «notre postulat c’est qu’il existe une opportunité énorme auprès des clients âgés de 25 à 40 ans que les banques ont eu tendance à ignorer». Le but de la compagnie est de se concentrer sur cette population prometteuse mais au patrimoine réduit, les Henry (high earners not rich yet), et d’instaurer avec eux une relation de confiance, en commençant par leur prêt étudiant ou hypothécaire.
Les investisseurs entrevoient donc un potentiel de croissance important pour SoFi, face aux quatre plus grandes banques américaines et à leur capitalisation de plus de 1.000 milliards de dollars. Selon Michael Cagney, un ancien de la banque Wells Fargo, «tout cela est vulnérable, et je vais en récupérer le maximum».
Sans aller jusqu’à ces sommets, les analystes de Goldman Sachs estiment que les fintechs pourraient priver les banques de 11 milliards de dollars de profits annuels. D’après CB Insights, ces jeunes entreprises de finance ont attiré en 2014 plus de 12 milliards de dollars d’investissements, contre 4 milliards l’année précédente.
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« Aucun regret » : les manifestants népalais blessés fiers d'avoir porté le changement
Katmandou - Le 8 septembre, l’étudiant Aditya Rawal a vu 14 personnes tomber devant lui sous les balles de la police près du Parlement népalais où il manifestait contre le blocage des réseaux sociaux et la corruption du gouvernement. Il s’est précipité, les mains en l’air, pour aider l’un de ses camarades quand il a été lui-même atteint à un bras et au ventre. «J’avais entendu quelque part qu’en levant les deux mains, ils ne nous tireraient pas dessus», raconte à l’AFP ce jeune spécialiste de marketing numérique de 22 ans, depuis son lit d’un hôpital de la capitale Katmandou. «Mais j'étais leur cible», ajoute-t-il. Ce lundi-là, Aditya Rawal avait rejoint le cortège de milliers de jeunes, réunis sous la bannière de la «Génération Z», qui dénonçaient un gouvernement à leur yeux corrompu et incapable de satisfaire leurs exigences, notamment en matière d’emploi. Plus de 20% des jeunes Népalais de 15 à 24 ans sont au chômage, selon les estimations de la Banque mondiale. «Il y avait eu beaucoup de manifestations auxquelles participaient des personnes plus âgées, mais lors de la nôtre, ils ont eu recours à des armes à feu», se désole-t-il. Au lendemain de la manifestation, la colère s’est prolongée dans les rues de la capitale, où les principaux symboles du pouvoir - Parlement, bâtiments gouvernementaux, résidences d'élus - ont été incendiés ou détruits. Selon le dernier bilan officiel, ces émeutes, les plus graves depuis l’abolition de la monarchie au Népal en 2008, ont fait au moins 72 morts. Et 191 blessés étaient encore hospitalisés dimanche, comme Aditya Rawal. Le Premier ministre KP Sharma Oli n’a eu d’autre choix que de démissionner, remplacé vendredi par l’ex-cheffe de la Cour suprême Sushila Kalki, 73 ans, à la tête d’un gouvernement provisoire jusqu’aux élections prévues le 5 mars 2026. «Du courage» L’infirmière Usha Khanal, 36 ans, raconte avoir soigné des blessés avec des gants «imbibés de sang» au milieu des gaz lacrymogènes tirés à proximité par les forces de l’ordre. L’hôpital public de Katmandou a admis 458 manifestants blessés, six y sont morts dont quatre âgés de moins de 30 ans. «Nous voulons un gouvernement transparent, sans corruption et pas une dictature», met en garde Aditya Rawal. «S’il n’y a pas de changement, nous avons encore le temps de nous battre.» La cousine d’Aditya Rawal, Puja Kunwar, 20 ans, reste à son chevet depuis lundi. «Il a agi pour notre pays», assure la jeune femme, «cela me donne vraiment du courage». Dans le même service, Subash Dhakal, un manifestant de 19 ans grièvement blessé aux genoux, a été informé par ses médecins. Il devra rester alité pendant six mois. Les sacrifices des victimes «ne doivent pas être vains», souligne-t-il. «Ce que nous avons fait a fait tomber le gouvernement et permis d’en nommer un autre (...) nous ne voulons pas que le pays retourne en arrière». Sa mère enseignante dans une école publique, Bhawani Dhakal, 45 ans, lui avait donné de l’argent pour rejoindre en bus les manifestations depuis leur ville natale, à 30 km de Katmandou. Elle raconte avoir elle-même manifesté, il y a quelques mois, avec des collègues contre un projet de loi sur l'éducation. Sans résultat. «C’est incroyable qu’ils aient réussi à susciter un tel changement en seulement vingt-quatre heures», se félicite-t-elle. «Nos enfants ont fait partir tous les dirigeants corrompus.» Subash Dhakal est tout aussi fier. «Je n’ai aucun regret,» affirme-t-il. «Je ne l’ai pas fait que pour moi mais pour tout le monde, de ma famille à tous les frères. La douleur (de ma blessure) est éphémère, elle aura surtout permis des changements». Glenda KWEK and Anup OJHA © Agence France-Presse -
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