
L’Afrique se prépare à la COP 28

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen n’est pas venue les mains vides au sommet africain du climat qui se tient à Nairobi jusqu’au 8 septembre.
Détaillant la politique européenne de partenariats stratégiques, elle a souligné que la moitié des 300 milliards d’euros dont dispose l’initiative Global Gateway d’ici à 2027 est destinée au continent. «Global Gateway soutient des investissements allant de centrales hydro-électriques en RDC, au Burundi, au Rwanda et en Tanzanie», a expliqué Ursula von der Leyen.
Le 5 septembre, un partenariat stratégique a été signé avec le Kenya afin de développer la production d’hydrogène vert, sur le modèle de la Namibie. Selon une étude publiée par la Banque européenne d’investissement (BEI) en décembre 2022, cette source d’énergie pourrait réduire les émissions de CO2 en Afrique de 40%, tout en permettant au continent d’exporter à terme 25 millions de tonnes d’hydrogène vert, soit l’équivalent de 15% de la consommation de gaz de l’UE.
«Nous n’avons pas pour seul intérêt l’extraction de ressources. Nous voulons être votre partenaire dans la création de chaînes de valeur locales sur le sol africain. Nous voulons partager la technologie européenne avec vous. Nous voulons investir dans les compétences de la main-d’œuvre locale. Parce que plus vous serez forts en tant que fournisseurs, plus l’Europe pourra diversifier ses chaînes d’approvisionnement en direction de l’Afrique, et plus nous serons en mesure de réduire le risque sur nos économies», a argumenté la présidente de la Commission.
Un continent particulièrement vulnérable
Le continent africain, qui est le plus exposé aux effets du changement climatique, est également celui qui peine le plus à attirer les financements nécessaires à la transition énergétique. La Cnuced (Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement) estime que 1.700 milliards de dollars d’investissements seraient nécessaires en Afrique subsaharienne d’ici à 2030.
L’aide des pays développés reste, COP après COP, très en deçà des niveaux requis. Les pays africains espèrent, en monétisant les puits de carbone que représentent les forêts, disposer de ressources supplémentaires pour financer leur transition énergétique.
A lire aussi: Principaux projets de l'UE avec l'Afrique dans le cadre du Global Gateway
L’ACMI (African Carbon Markets Initiative), dont la création a été annoncée lors de la COP 27, a pour objectif d’accélérer l’émergence de marchés du carbone structurés et efficients sur le continent. En multipliant par 19 le nombre des crédits carbones émis, l’ACMI espère ainsi générer 6 milliards de dollars de recettes d’ici à 2030, et plus de 100 milliards de dollars par an d’ici à 2050.
Cependant, la validité des méthodes de comptage des crédits, régulièrement contestée par la communauté scientifique depuis plus d’un an, a provoqué l’effondrement des échanges, en volume et en valeur. Evalué à environ 2 milliards de dollars en 2021, le marché ne dépasse pas 500 millions de dollars, selon une étude récente de Barclays.
Dans ce contexte, les Émirats arabes unis (EAU) ont fait forte impression en annonçant l’achat de 450 millions de dollars de crédits carbone auprès de l’ACMI le 4 septembre. Le sultan Al Jaber, président de la COP 28, a concédé que les marchés du carbone étaient confrontés à une crise de confiance. «L’absence d’une norme commune porte atteinte à leur intégrité et diminue leur valeur», a-t-il déclaré. Ursula von der Leyen a jugé nécessaire de pouvoir échanger de «vrais» crédits carbone, expliquant que la fixation d’un prix du carbone serait la clé. «Cela permet de générer des recettes, qui doivent également inclure les puits de carbone, car cette contribution doit être récompensée», a-t-elle ajouté.
Cette question sera abordée lors de la COP 28 dans le cadre des travaux dits «de l’article 6» visant à clarifier les conditions d’émission et d’échange de crédits carbone.
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