L’activiste TCI accentue la pression sur Wirecard

Le fonds de Chris Hohn demande le départ du directeur général du groupe allemand à la suite du rapport d’audit réalisé par KPMG.
Capucine Cousin

Nouvel épisode, mercredi, dans la déconfiture de Wirecard. Le spécialiste allemand des paiements électroniques a clôturé en chute de 8,81%, à 89 euros, après avoir perdu 26% mardi. Mercredi matin, Chris Hohn, investisseur activiste de premier plan, a demandé le départ du directeur général de Wirecard, Markus Braun, au lendemain de la publication d’un rapport d’audit réalisé par KPMG, qui était censé blanchir le groupe allemand de soupçons de manipulations comptables.

Chris Hohn, à la tête du gérant d’actifs TCI Fund Management, qui compte quelque 24 milliards de dollars d’actifs sous gestion, explique dans une lettre ouverte adressée au conseil de surveillance de Wirecard, que l’audit de KPMG soulevait des questions sur la conformité du management dans la lutte contre le blanchiment d’argent et la législation «know-your-customer».

«Nous pensons que le conseil de surveillance est légalement contraint d’intervenir», écrit Chris Hohn dans la lettre, adressée au président de Wirecard Thomas Eichelmann et aux autres membres du conseil. «A notre avis, l’intervention implique maintenant de retirer au CEO toute fonction de direction».

Obstacles à l’enquête

Le Financial Times avait rapportél’an dernier des malversations financières, et suspecté «un effort concerté» pour gonfler frauduleusement les ventes et les bénéfices des activités du groupe allemand à Dubaï et en Irlande.

Wirecard a déclaré mardi que l’enquête indépendante de KPMG n’avait fourni aucune preuve de bilans suspects. Mais les auditeurs précisent avoir rencontré des «obstacles à l’enquête», et n’avoir pas eu accès à toutes les informations dont ils avaient besoin. Ils notent «la réticence des tiers à coopérer pleinement et de manière transparente à cette enquête spéciale.»

Autre camouflet pour Wirecard, mercredi, le régulateur financier allemand, la Bafin, a déclaré qu’il allait inclure les révélations du rapport de KPMG dans son enquête en cours sur les possibles manipulations sur le cours de Wirecard.

«Wirecard opère avec une licence bancaire en Europe et est strictement régulé comme fournisseur de services de paiement (…), cela soulève des questions sur la possibilité de se conformer aux régulations [anti-blanchiment notamment] quand Wirecard ne sait pas ou ne veut pas dévoiler qui sont ses clients», écrit encore Chris Hohn.

TCI a constitué une position courte sur Wirecard représentant 1,04% du capital.

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles Fraude

Contenu de nos partenaires

A lire sur ...

beymedias-1.svg