L’accès des collectivités au marché obligataire reste limité aux plus grandes

L’Ile-de-France, première région à émettre en 1998, a emprunté 350 millions d’euros hier. D’autres collectivités se préparent
Violaine Le Gall
La région Ile de France vient d'emprunter 350 millions d'euros. Photo: PHB/Agefi
La région Ile de France vient d'emprunter 350 millions d'euros. Photo: PHB/Agefi  - 

Après les régions Paca et Pays de la Loire, et le département de l’Essonne, c'était mardi au tour de l’Ile-de-France de solliciter les investisseurs obligataires. Cette collectivité, présente sur le marché de la dette depuis 1998, a émis hier 350 millions d’euros à 12 ans avec un spread de 43 points de base par rapport à l’OAT. Les investisseurs ont marqué leur intérêt pour l’opération puisque le carnet d’ordres a atteint 600 millions d’euros.

Cette émission intervient alors que Bercy a émis des réserves sur le projet d’agence de financement des collectivités locales dans un rapport publié mi-mars, et que les collectivités sont confrontées à une réduction de l’offre bancaire. Or, l'écart croissant entre les taux proposés par les banques et ceux obtenus sur le marché incite de nouvelles collectivités à préparer des émissions obligataires. La ville de Marseille envisage par exemple de lever 150 millions d’euros.

L’opération de l’Ile-de-France ne prouve toutefois pas que l’accès au marché obligataire soit une solution pertinente pour l’ensemble des collectivités. Seuls la ville de Paris, le département de l’Essonne et les régions Ile-de-France et Rhône-Alpes disposent actuellement d’un programme EMTN qui leur permet d’accéder régulièrement et facilement au marché. Une trentaine de collectivités avaient une notation à fin décembre 2011, d’après le rapport de Bercy, mais une dizaine seulement ont déjà émis sur le marché. Outre la nécessité d'être notées, pour attirer le plus grand nombre d’investisseurs, les collectivités doivent, pour accéder au marché obligataire et rentabiliser les émissions, avoir une taille et des besoins suffisamment importants.

«En plus des grandes collectivités locales qui viennent déjà régulièrement, quelques grandes régions, quelques grands départements et quelques grandes villes devraient pouvoir développer une présence assez constante sur le marché obligataire, notamment en allant rechercher une notation publique préalable, estime Laurent Attali, responsable de l’origination obligataire pour la France chez BNP Paribas. Pour des collectivités plus petites, sans notation, ayant des besoins plus modestes, il y a encore du chemin».

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