La réforme des retraites s’oriente vers un report de l’âge légal à 64 ans

Le projet, présenté mardi par Elisabeth Borne, devra tenir compte des conditions posées par Les Républicains pour voter le texte de loi.
Yves-Marc Le Réour

Alors que la Première ministre, Elisabeth Borne, doit présenter mardi après-midi sa réforme des retraites, les contours du projetse précisent. Selon des informations de presse concordantes, le président Emmanuel Macron a tranché en faveur d’un report de l’âge légal de départ à 64 ans, contre 62 ans à l’heure actuelle, avec une accélération de l’allongement de la durée de cotisation. L’hypothèse privilégiée serait un recul du départ au rythme de trois mois par an. «Le principe, c’est d’équilibrer le régime sans augmenter les impôts ni baisser les pensions. Plusieurs scenarii permettant d’y parvenir sont mis à la concertation. Tous passent par un recul de l'âge», déclarait en fin de semaine dernière le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran.

Le président du MoDem, François Bayrou, plaide de son côté pour une «juste répartition des efforts» et une mise à contribution des entreprises à la réforme des retraites par le biais d’une «très légère augmentation des cotisations patronales». La réforme sera étudiée en conseil des ministres le 23 janvier, avant un examen à l’Assemblée nationale début février. Dépourvu de majorité absolue au Palais-Bourbon, le camp présidentiels’est attaché à convaincre les conservateurs, en premier lieu Les Républicains (LR), du bien-fondé de son projet. Dans le JDD, le nouveau président de LR, Eric Ciotti, a déclaré «pouvoir voter une réforme juste qui sauve notre système de retraite par répartition».

Le député des Alpes-Maritimes demande ainsi que la réforme s'étale sur deux quinquennats, avec un âge légal porté à 64 ans à l’horizon 2032, une étape intermédiaire à 63 ans en 2027 et une clause de revoyure à cette échéance. Le relèvement du minimum retraite à 1.200 euros envisagé par le gouvernement devra en outre s’appliquer de façon rétroactive aux retraités actuels et pas seulement aux nouveaux pensionnés. Enfin, Éric Ciotti souhaite que «le gouvernement retire son projet de prélèvement des fonds des systèmes de retraite complémentaires, l’Agirc et l’Arrco».

Le degré de mobilisation des Français contre cette réforme, majoritairement rejetée selon les sondages d’opinion, reste la principale inconnue à court terme. Les organisations syndicales restent pour l’instant unies dans leur opposition à ce projet jugé trop brutal. Elles ont prévu de se réunir en fin de journée le 10 janvier, juste après la présentation officielle de la réforme, pour annoncer les dates d'éventuelles mobilisations.

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