
La Poste place avec succès ses premières obligations hybrides en euros

La Poste poursuit la diversification de ses sources de financement. Après avoir émis fin 2016, via un placement privé, des obligations hybrides à échéance finale 2043 pour 500 millions de dollars, le groupe postal a placé lundi avec succès sa première émission publique de titres hybrides libellés dans la monnaie unique pour 750 millions d’euros. L’opération a été structurée par Barclays et Crédit Agricole CIB, aidés par Natixis et HSBC. Ces titres subordonnés perpétuels ont une première date de call fixée au 29 janvier 2026.
«Le carnet d’ordres a été rapidement sursouscrit 2 fois grâce à une demande dépassant 1,5 milliard d’euros», commente Nabil Menai, responsable mondial du secteur public DCM chez Natixis, en soulignant que «la préparation de l’opération a duré moins de quatre semaines au total». Cela a permis de resserrer le rendement offert, qui ressort finalement à 3,25%, ce qui représente un coupon annuel de 3,125%. Le spread de sortie est supérieur de 244 points de base (pb) au taux mid-swap. Les nouveaux titres, cotés sur Euronext Paris, ont été placés auprès de 116 investisseurs, principalement étrangers (Royaume-Uni et Irlande pour 40% d’entre eux et Allemagne/Autriche pour 20%).
Alors qu’ils seront considérés à 100% comme des fonds propres dans les comptes de La Poste, conformément aux règles IFRS, ces instruments financiers seront comptabilisés à hauteur de 50% en capital et pour le reste en dette par les agences de notation. Ils sont notés BB par S&P Global, soit six crans en dessous de la notation senior A de la dette à long terme du groupe. «L’agence utilise la notation “stand alone” (BBB-) comme point d’ancrage et applique une pénalité de 2 crans, tandis que la notation senior bénéficie d’un rehaussement lié à la forte probabilité d’une intervention de l’Etat», expliquent les analystes crédit de Natixis, ajoutant que S&P juge probable que l’Etat rencontre des difficultés à soutenir les hybrides si nécessaire.
Cette émission est destinée à renforcer la structure de bilan du groupe et à soutenir son niveau de notation, tout en contribuant à financer son plan de développement. Sur un endettement financier brut de 6,3 milliards d’euros à fin 2017, la composante obligataire, répartie sur 12 souches, représentait 82% du montant total. Malgré une hausse annuelle de 2,7% de sa dette nette, à 3,8 milliards d’euros, cette dernière représentait alors 33,6% des fonds propres, contre 34,1% à fin 2016.
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La ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, dépose plainte après des accusations sur la gestion des cotisations sociales de Setforge
Paris - La ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, a porté plainte vendredi «pour dénonciation calomnieuse à l’encontre de l’association AC !! Anti-corruption ", qui l’a récemment accusée d'être intervenue pour faire baisser les cotisations dues par une entreprise, ce que revendique la ministre démissionnaire. C'était un «acte de gestion justifié», selon la ministre du Travail. Selon la plainte de l’association, Mme Panosyan-Bouvet est intervenue pour faire baisser les cotisations dues par l’entreprise Setforge à l’Urssaf, et ce possiblement malgré une décision de justice défavorable à la société, comme l’avait écrit Mediapart début septembre. Cette plainte contre X dénonce plusieurs infractions possibles comme la prise illégale d’intérêts, le détournement de fonds publics ou la concussion, mais aussi l’abus d’autorité, l’abus de biens sociaux ou la présentation inexacte des comptes annuels. «Cette plainte porte sur une décision que j’ai prise en avril dernier à la requête de délégués syndicaux (CFDT, CGT), d’élus locaux (maire et président d’intercommunalité, sénatrice) et d’autorités locales et nationales (préfet, directeur de l’industrie de défense à la Direction générale de l’armement)», rappelle Astrid Panosyan-Bouvet, dans un communiqué transmis à l’AFP. Elle indique avoir agi «en concertation avec Matignon et Bercy, comme il est d’usage dans ce genre de cas, et dans le respect du droit, pour autoriser une modification d’un taux de cotisation sociale d’un des sites de Moselle d’une entreprise industrielle, avec laquelle je n’ai strictement aucun lien». La fragile situation de la société menaçait alors d’entraîner la suppression d’une centaine d’emplois, a fait valoir le ministère. «Cette plainte a été déposée par une association sans agrément, en énumérant des infractions aussi graves qu’hétéroclites», regrette Astrid Panosyan-Bouvet. «Quand la probité est mise en doute avec la volonté manifeste non pas de questionner une décision mais de nuire et cultiver une défiance malsaine, c’est la possibilité même de l’action publique qui est fragilisée», estime la ministre qui accuse «l’association AC !! Anti-corruption d’avoir élaboré et diffusé cette plainte mensongère». Dans une réponse adressée à l’AFP lundi, l’Urssaf avait précisé qu'à la «suite d’un arbitrage rendu par la ministre du Travail, la Carsat d’Alsace-Moselle a régularisé les taux de cotisation ATMP (accidents du travail et maladies professionnelles) applicables à l’établissement de l’entreprise Setforge sur les exercices 2022 à 2025. Suite au recalcul effectué en mai 2025, l’Urssaf a remboursé les cotisations trop perçues». «Préalablement à ce remboursement, l’entreprise n’avait aucune dette vis-à-vis de l’Urssaf et n’avait pas fait l’objet d’un redressement de la part de l’Urssaf», selon cette source. Pour AC !! Anti-corruption, l’intervention de la ministre sur les taux de cotisation «a eu pour conséquence directe de soustraire à la Sécurité sociale des sommes qui lui étaient dues et de faire bénéficier Setforge d’un effacement de dette sociale injustifié». © Agence France-Presse