La mise en Bourse d’EuroGroup, jackpot pour Tikehau

Après un début d’année en fanfare sur le marché primaire obligataire, celui des actions se réouvre aussi. Le fabricant italien d’éléments pour moteurs électriques, Euro Group Laminations, a annoncé jeudi son intention de rejoindre la Bourse de Milan. L’opération, qui pourrait être lancée en février, prévoit un placement privé auprès d’investisseurs qualifié sans appel public à l’épargne. De nouvelles actions seraient créées pour un montant maximum de 250 millions d’euros via une augmentation de capital avec suppression des droits préférentiels de souscription. L’actionnaire de contrôle, Euro Management Services (EMS), ainsi que Tikehau Capital, vendront également des titres pour un montant qui n’a pas été précisé. EMS gardera le contrôle de l’entreprise après l’opération grâce notamment à des droits de vote multiples. Selon une source proche contactée par L’Agefi, Tikehau restera investi dans EuroGroup après ses cessions d’actions.

La société milanaise précise que le flottant sera supérieur au minimum requis par Euronext Milan, soit un niveau de 25%. Selon des informations de Reuters, il devrait être compris entre 30% et 40%. L’agence de presse indique également que le montant global de l’opération pourrait s’élever à 400 millions d’euros. Sur la base de ces éléments, la valorisation boursière d’EuroGroup serait comprise entre 1 milliard et 1,3 milliard d’euros. De quoi permettre un bon retour sur investissement pour Tikehau Capital qui avait pris 30% de l’entreprise italienne en 2020 via, selon nos informations, une augmentation de capital de 40 millions d’euros et l’achat d’actions existantes.

Positionné sur le secteur porteur des moteurs électriques, EuroGroup profite des investissements en faveur de la transition énergétique. Après une croissance annuelle moyenne de 26% entre 2019 et 2021, la société a enregistré 651 millions d’euros de chiffre d’affaires sur les neuf premiers mois de 2022, soit 17% de plus que sur l’ensemble de l’exercice précédent. En moins de trois ans, sa marge d’Ebitda (excédent brut d’exploitation) a gagné 4,4 points de pourcentage pour atteindre 11,8% sur les trois premiers trimestres de l’an dernier. Le groupe revendique en outre un carnet de commandes de 5 milliards d’euros et 2,5 milliards d’euros de contrats encore en discussions seraient dans les tuyaux. De quoi voir venir.