La France contribuera à hauteur de 8 milliards d’euros au plan Juncker

Cette enveloppe, qui émanera de la BPI et de la CDC, est destinée à être rapidement utilisée grâce à des formules de préfinancement
Yves-Marc Le Réour

L’effort de la France en faveur du plan européen d’investissements sera significatif. La Banque publique d’investissement (BPI) et la Caisse des dépôts (CDC) vont en effet engager 8 milliards d’euros dans le cadre du plan Juncker, a déclaré vendredi soir le président français François Hollande à Luxembourg lors d’un entretien avec Werner Hoyer, le président de la Banque européenne d’investissement (BEI). L’objectif est de «faire en sorte que ces financements puissent être immédiatement utilisés, notamment grâce à des formules de préfinancement que la BPI va mettre en place», a souligné François Hollande.

Le vice-président de la Commission européenne en charge de la croissance et des investissements, Jyrki Katainen, a salué l’annonce de cette contribution qui «va permettre que le plan soit mis en œuvre de manière adéquate en France en bénéficiant de l’expertise de la CDC et de la BPI». Ce plan «avance rapidement grâce à l’engagement des États membres, et nous sommes confiants sur le fait que les résultats commenceront à être visibles cet été», a-t-il ajouté. L’Allemagne a promis 15 milliards d’euros, dont 8 milliards proviendra de la banque publique KfW et le reste principalement des communes. Fin février, l’Espagne a annoncé une contribution de 1,5 milliard d’euros via des cofinancements de projets. Mais de nombreux gouvernements européens tardent à faire connaître le montant de leur engagement.

Le Fonds européen pour les investissements stratégiques (FEIS), présenté fin 2014, disposera d’un capital garanti de 21 milliards d’euros, apportés à hauteur de 16 milliards par le budget de l’Union européenne et à hauteur de cinq milliards par la BEI. Chaque euro public est censé engendrer 15 euros d’investissement privé, selon une estimation qualifiée de «prudente» par la Commission. La garantie de 21 milliards d’euros doit permettre d’en lever 63, donc trois fois plus, sur les marchés afin de réaliser les premiers investissements via des prêts, des participations directes ou indirectes. La Commission espère que la contribution du secteur privé multipliera ensuite ce montant par cinq, pour arriver à 315 milliards d’ici trois ans.

L’exécutif européen a présenté en janvier une proposition de loi sur le FEIS, qui doit être adoptée par le Parlement européen et les États d’ici au mois de juin. Les ministres des Finances doivent en discuter demain lors d’une réunion à Bruxelles.

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