
La fièvre des actions remonte

Les actions ont débuté le mois de novembre sur les chapeaux de roue surfant sur l’euphorie qui les a portés en octobre. A Wall Street, comme sur les places européennes, les records tombent. A Paris, l’indice CAC 40 a battu mardi un record vieux de plus de 20 ans en clôture.
Octobre a été marqué par un regain d’appétit pour le risque. Les actions ont regagné le terrain perdu le mois précédent, et ce malgré les craintes d’une inflation plus transitoire qu’initialement anticipé. La valse des prix se reflète surtout dans le nouveau bond des matières premières. Les cours du pétrole, portés par la forte demande, affichent encore la meilleure performance mensuelle (+11,4% pour le baril de WTI et +7,5% pour le Brent), portant à 72,2% et 62,9% leurs gains cette année. L’ensemble des matières premières reste bien orienté à l’image du cuivre (+6,8% en octobre) et de l’argent (+7,8%).
«Les matières premières ont réalisé à nouveau des performances solides, tandis que les actions ont également rebondi après leurs pertes de septembre, observe Henry Allen, analyste chez Deutsche Bank. Cependant, de nouveaux signes d’inflation ont pesé sur les obligations souveraines, tandis que d’autres actifs dont le crédit high yield et la dette émergente ont aussi perdu du terrain.»
Malgré les craintes d’inflation, qui ont surtout affecté les marchés de taux avec un rendement du Treasuries 10 ans en hausse de 6 points de base à 1,55%, les investisseurs ont été rassurés par les résultats du troisième trimestre, notamment à Wall Street (lire par ailleurs). L’indice S&P 500 termine le mois au plus haut après un gain de 7%, sa meilleure performance mensuelle cette année et depuis novembre 2020. Les secteurs de la consommation discrétionnaire et de l’énergie ainsi que le style croissance ont été les plus performants en octobre. Le Nasdaq affiche la meilleure performance sur les actions (+7,3%) mais reste sous son record. Ce bond des actions s’est fait parallèlement à une forte baisse de la volatilité, l’indice Vix revenant à 16.
Mais tous les marchés actions n’ont pas profité de cette euphorie. Les analystes de S&P Global relèvent la mauvaise orientation de l’Amérique latine et notamment du Brésil (-11%). En Asie, Hong Kong a un peu rebondi (+3,3%) en octobre mais reste l’une des rares grandes places dans le rouge cette année (-4,5%). L’indice S&P 500 gagne 24% depuis janvier et le Stoxx 600 prend 22,4%.
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Aegina - Sur l'île grecque d’Egine, quatre ouvriers agricoles, bâton en main, frappent les branches d’un pistachier pour faire pleuvoir les fruits sur des bâches. La récolte des pistaches bat son plein. Pourtant l'équipe fait grise mine. «Il y a peu de pistaches», déplore auprès de l’AFP Daso Shpata, un Albanais de 47 ans, sous un soleil de plomb qui fait chanter les cigales. Le changement climatique a fait fondre les récoltes. D’autres problèmes sont venus se greffer: de nouvelles générations peu enclines à reprendre les exploitations familiales et des arbres sacrifiés pour construire de lucratives résidences de vacances dans une Grèce où le tourisme va de record en record. «La culture traditionnelle (des pistaches) telle que nous la connaissons (ici) n’est plus viable», se désole Eleni Kypreou, la propriétaire du verger de cette île de près de 13.000 habitants, proche d’Athènes et connue dans toute la Grèce pour ses fameuses pistaches. «Si nous voulons sauvegarder les pistachiers, il faut trouver ce dont ils ont besoin (...) Sinon, ils appartiendront au passé et pourront entrer dans un musée», tranche-t-elle. La production de pistaches à Egine est infime en comparaison de celle des États-Unis ou de l’Iran où sont récoltées plusieurs centaines de milliers de tonnes chaque année. Mais ces fruits produits sur ce territoire situé à une heure en ferry du port du Pirée sont considérés comme particulièrement savoureux. «Les pistaches d’Egine ont un goût spécial», assure Mme Kypreou. «Ca vient de la terre et de l’eau. L’eau est un peu salée». Cette femme de 88 ans chérit ses 750 pistachiers au point de leur chanter et de leur parler. «Les deux dernières années, nous n’avions presque rien», poursuit-elle, soit 20 kg seulement en 2024 après 100 kg en 2023. «Nous attendions une bonne récolte cette année. Mais elle n’est pas bonne», soupire-t-elle. «Planter des maisons» En 2023, la Grèce a produit près de 22.000 tonnes de pistaches, contre 12.000 seulement en 2015, selon l’office grec des statistiques Elstat. Mais à Egine, la production a baissé pour passer de plus de 2.600 tonnes à 2.300 tonnes. Le nombre d’arbres en âge de production et les hectares de terre ont également diminué. «Ces deux dernières années ont été mauvaises» principalement en raison des hivers particulièrement cléments qu’a connus le pays méditerranéen, diagnostique Kostas Peppas, président de la coopérative des producteurs de pistaches d’Egine. Or les arbres ont besoin pendant «certaines heures de températures en dessous de 10 à 12°C. Pour dormir, pour se reposer. Donc si l’hiver est doux, ce n’est pas bon», assure-t-il. La coopérative vend les pistaches dans les magasins et supermarchés dans tout le pays et, à Egine, tout particulièrement notamment auprès des nombreux touristes, ainsi que dans son propre kiosque sur le port. Pour M. Peppas, il ne fait pas de doute que la plupart des vendeurs du port ont acheté des pistaches ailleurs, faute de pouvoir s’approvisionner auprès des producteurs locaux. Le dirigeant de la coopérative possède 230 arbres, principalement des femelles, qui produisent les pistaches, avec deux mâles plus grands pour la pollinisation. A Egine, «ils coupent des arbres et construisent des maisons à la place,» soutient ce capitaine de bateau à la retraite, âgé de 79 ans. Avec le boom du tourisme en Grèce, qui a accueilli 40 millions de visiteurs en 2024, les locations de courte durée, lucratives, explosent à Athènes et sur les îles. Thanasis Lakkos, 53 ans, soulève une branche de l’un de ses 3.500 pistachiers qu’il arrose avec l’eau de pluie collectée en hiver pour l’aider à grandir. La plupart des producteurs suivent le savoir faire ancestral en se disant «mon grand-père faisait comme ça, moi je vais continuer à faire comme ça», explique-t-il. «Mais ce n’est pas comme cela que ça marche», souligne-t-il, invitant les producteurs à chercher de nouvelles techniques. Il compte «continuer aussi longtemps que possible» malgré les difficultés. Dans son entourage, certains lui disent «mieux vaut vendre la terre et gagner un million d’euros et se reposer pour le reste de sa vie». Son fils est devenu DJ et les jeunes qui veulent se lancer dans l’agriculture sont rares, constate M. Lakkos qui fait partie de «la dernière génération» qui récoltera les pistaches à Egine. «La tradition va se perdre», prédit-il désolé. Anna Maria JAKUBEK © Agence France-Presse -
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