La Chine envoie un nouveau signal d’assouplissement du crédit

La PBOC a ajusté sa facilité de prêts à 3 ans aux banques de développement du pays pour leur donner davantage de flexibilité sur l’utilisation des fonds alloués.
Patrick Aussannaire

La PBOC ajuste son programme de liquidités aux banques de développement chinoises. L’allocation des fonds destinés aux trois établissements financiers ciblés par le programme de prêts à 3 ans de la banque centrale nommé Pledged Supplementary Lending (PSL), se déroulera désormais en début de chaque mois à partir de mai. En outre, aucune limite concernant le montant et la date de maturité des prêts n’a été précisée, ce qui offre ainsi à China Development Bank, Agricultural Development Bank et Export-Import Bank une plus grande flexibilité quant à l’emploi des fonds. Ces dernières utilisent le programme PSL notamment pour financer des projets immobiliers de rénovation des espaces urbains qui se fait traditionnellement par l’intermédiaire des collectivités, dont la dette continue de croître.

«Le programme PSL s’apparente aux opérations TLTRO réalisées par la BCE, la seule différence étant que la PBOC dispose d’un contrôle accru sur la manière dont les banques commerciales d’Etat utilisent les fonds alloués», explique SG CIB. Le montant total accordé dans le cadre du PSL a atteint 1.390 milliards de yuans fin avril. Ce qui correspond environ au total de prêts considérés comme risqués par le FMI au sein de l’économie chinoise ainsi qu’aux nouveaux prêts totaux accordés en mars. «Avant d’avoir constaté une amélioration significative de l’allocation du crédit et du risque sur les prêts non performants, la PBOC devrait préférer conserver un certain degré de contrôle direct sur la distribution de crédit en prenant à sa charge le risque de crédit», ajoute SG CIB.

Pékin semble recourir à nouveau au canal du crédit pour atteindre ses objectifs de croissance, faisant craindre la réapparition de bulles comme après le plan de relance massif de 2008. «Les mesures d’assouplissement du crédit ont conduit les activités de prêts bancaires et agrégés à des plus hauts historiques de plus de 215% du PIB chinois, alors que les collectivités chinoises ont recommencé à prêter», rappelle Alberto Gallo, responsable de la stratégie chez Algebris Investments. Les emprunts totaux des collectivités ont augmenté de 53% ces deux dernières années pour atteindre 16.200 milliards de yuans. Dans le même temps, le prix des logements a explosé dans les plus grandes villes chinoises, à un rythme de 116% sur un an à Pékin, de 62% à Shenzhen et de 25% à Shanghai.

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