
La BoE accélère le rythme de sa normalisation monétaire

La Banque d’Angleterre (BoE) revient caler ses pas sur ceux de la Fed. La réunion de son Comité de politique monétaire (MPC), qui s’est tenue hier, a été l’occasion pour elle d’indiquer que la résistance de l’activité et des pressions inflationnistes au Royaume-Uni devrait contraindre l’autorité britannique à relever son taux directeur plus tôt et plus fortement qu’elle ne le pensait il y a seulement trois mois. Après une première hausse depuis le début de la crise financière, en novembre, elle a maintenu hier son taux à 0,50% conformément aux attentes, mais prévoit désormais une croissance du PIB britannique stable à 1,8% en 2018 et 2019, contre 1,5% et 1,7% anticipés en novembre. Dans le même temps, le taux d’inflation devrait rester stable à son niveau actuel de 3%, et excéder légèrement les 2% dans 3 ans.
Sous conditions d’un Brexit sans heurts et d’une livre stable
«La BoE a souhaité être plus explicite, et souligner que le choix entre soutien à l’activité et contrôle de l’inflation a diminué. Il semble donc qu’elle va profiter de l’accélération de la croissance mondiale et de la normalisation de la Fed pour normaliser sa politique monétaire tant que la stabilité financière durera. Ce qui devrait la conduire à relever ses taux de 25 pb en mai et peut-être encore en novembre, sous la condition que le Brexit se fasse sans heurts, et que la livre reste stable», estime Natixis. Les marchés ont légèrement ajusté leurs prévisions de taux d’environ 10 pb à la hausse hier, pour intégrer ce scénario. La hausse des rendements britanniques est tirée par la partie longue, avec une progression de 65 pb depuis septembre sur le 10 ans, et de 50 pb sur le 2 ans.
Pour l’heure, le marché table sur un rythme de resserrement limité à deux hausses cette année et sur 2019, Mark Carney ayant rappelé qu’il ne reviendra pas à sa moyenne d’avant crise de 5% et que le rythme de resserrement sera nettement plus progressif. Il reste également conditionné aux effets du Brexit sur l’économie britannique, et à ceux de la livre sur la trajectoire d’inflation. La devise britannique a certes cédé 5% de sa valeur face au dollar depuis novembre, mais est restée stable contre euro, entre 0,88 et 0,9. «Il est peu probable que les anticipations de taux montent encore d’ici le sommet européen des 22 et 23 mars, ce qui rend la livre vulnérable aux rumeurs d’ici là, même si à long terme la livre est sous-évaluée et que le risque du Brexit est pour 2020», explique Citigroup.
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Gaza - Sur une route poussiéreuse au milieu de décombres, un flot ininterrompu de familles fuyant la ville de Gaza avance vers le sud: certaines entassées dans des camionnettes ou des charrettes, d’autres à pied, les bras chargés de sacs ou d’enfants en bas âge. A l’heure où les forces israéliennes poursuivent leur offensive dans la plus grande ville du territoire palestinien, elles multiplient les ordres d'évacuation, affirmant vouloir prendre le contrôle de Gaza-ville, qu’elles présentent comme l’un des derniers bastions du mouvement islamiste palestinien Hamas. Les autorités israéliennes ont indiqué s’attendre à ce qu’un «million» de personnes fuient Gaza-ville dans le nord en direction du sud du territoire, où les quelque deux millions d’habitants ont été déplacés plusieurs fois par la guerre déclenchée par l’attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023. Mais de nombreux habitants disent redouter de n’y trouver aucun refuge, Israël ayant frappé à plusieurs reprises des zones où il demandait aux civils de se rendre. Dans la longue file de personnes fuyant Gaza, on peut distinguer un homme en fauteuil roulant tenant un enfant et un autre marchant difficilement avec des béquilles. Le long de la route côtière près de Nousseirat, dans le centre du territoire assiégé et dévasté par près de deux ans de guerre, des familles épuisées marchent péniblement, portant leurs affaires sur la tête ou sur les épaules, d’autres entassées au milieu de matelas dans des camionnettes. Mohammed Ghazal, 32 ans, qui a fui le quartier de Choujaiya à Gaza, affirme que les frappes étaient incessantes dans son secteur. «Nous vivons dans un état de panique et de peur extrême. Les bombardements n’ont pas cessé depuis l’aube, les explosions sont intenses et les tirs continus», raconte-t-il à l’AFP. L’armée israélienne a affirmé samedi que plus de 250.000 habitants avaient quitté la ville de Gaza depuis l’intensification des bombardements et raids israéliens. Zone «dangereuse» Mahmoud Bassal, le porte-parole de la Défense civile à Gaza, a de son côté affirmé qu’environ 68.000 personnes avaient réussi à partir. Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d’accès sur le terrain, l’AFP n’est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties. A Tel al-Hawa, au sud-ouest de la ville de Gaza, «les bombardements n’ont pas cessé depuis l’aube», affirme Oum Alaa Chaaban, 45 ans, une habitante du quartier. «Nous n’avons pas dormi de la nuit (...) les bruits des bombardements et des explosions n’ont pas cessé jusqu'à présent», dit-elle à l’AFP. Selon Mme Chaaban, l’armée de l’air israélienne «a bombardé de nombreuses maisons (...) Nous avions très peur, mes enfants hurlaient de terreur.» Les forces israéliennes ont détruit plusieurs tours d’habitation à Gaza-ville ces derniers jours, l’armée affirmant son intention d’"intensifier le rythme (de ses) frappes ciblées (...) afin de nuire aux infrastructures terroristes du Hamas (...) et réduire la menace pour (ses) troupes». Dimanche, elle a déclaré avoir frappé une autre tour où le Hamas avait installé, selon elle, «des postes d’observation pour surveiller l’emplacement des (...) troupes dans la zone». La Défense civile a indiqué qu’au moins 20 personnes avaient été tuées dans l’ensemble de la bande de Gaza depuis l’aube dimanche. Le porte-parole de l’armée en langue arabe, Avichay Adraee, a lancé un «avertissement urgent» aux habitants de la zone portuaire de Gaza et du quartier de Rimal, leur demandant d'évacuer immédiatement vers le sud. L’AFP a également vu des tracts israéliens avertissant de nouveau les habitants de Gaza-ville qu’ils se trouvaient dans une «zone de combat dangereuse». © Agence France-Presse