
Jeudi noir pour les places boursières mondiales
Deuxième séance de panique cette semaine sur les marchés boursiers. En Europe, les actions enregistrent la plus importante chute de leur histoire et à Wall Street depuis le krach de 1987. L’indice Euro Stoxx 50 chute de 12,4%, à 2545,23 points. A Paris, l’indice CAC 40 s’effondre de 12,3%, à 4.044,26 points. Le S&P500 perd 9,5%. L’ensemble des marchés sont passés du bear market (-20% depuis leur pic) au krach. Depuis leur pic, les indices européens ont perdu plus de 30% (34% pour le Stoxx 50 et le CAC 40 et 41,5% pour le FTSE MIB italien).
«Après cette chute de plus de 30%, les investisseurs intègrent clairement un scénario de récession», affirme Emmanuel Cau, stratégiste chez Barclays. Les prochains indicateurs économiques risquent de le confirmer. «Nous n’anticipons pas une crise comme en 2008 mais les multiples de marché intègrent désormais une chute de 10% à 15% des bénéfices en Europe comme aux Etats-Unis», poursuit le stratégiste.
L’incertitude est à son paroxysme. Le flux de nouvelles est imprévisible, de même que le moment où l'épidémie atteindra son pic en Europe et aux Etats-Unis ainsi que son coût économique. «La capitulation a débuté mais n’est sûrement pas terminée, ajoute Emmanuel Cau. Il n’y a donc pas de raison que le marché s’arrête là même si le gros de la baisse est certainement derrière nous.» Il est difficile de dire jusqu’où il peut aller. Par le passé, il a pu perdre plus de 40% en 2000 et plus de 50% en 2008. Seule certitude : la volatilité restera élevée. L’indice VIX a bondi hier à 74% et s’approche de ses plus-hauts historiques de 2008.
«Cela fait des mois que les investisseurs disaient que les banques centrales n’avaient plus beaucoup de munitions et qu’en cas de récession nous serions face à un sérieux problème. Nous y sommes», affirme Daniel Morris, stratégiste chez BNPP AM. Ce dernier rappelle que les indicateurs macroéconomiques de début d’année avaient rassuré les marchés car cela prolongeait encore le cycle. Mais la crise sanitaire et ses effets économiques stoppent tout. «Ni les banques centrales ni les gouvernements n’ont pour le moment été en mesure de rassurer les investisseurs», poursuit le stratégiste qui estime que certains Etats, notamment européens, ont peu de marges de manœuvre budgétaire sur le moyen terme. «La réponse politique n’est pas coordonnée alors que la marge de manœuvre monétaire est limitée. Il n’y a donc pas de butoir pour stopper le risque extrême à court terme», indique Emmanuel Cau.
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