
Itau inaugure le retour des émetteurs brésiliens vers la dette en dollar
Le scandale frappant la compagnie pétrolière Petrobras et une partie des élites du Brésil – et dont on ne connait pas encore l’étendue – avait coupé l’accès des groupes brésiliens aux marchés obligataires en devises étrangères depuis novembre 2014, les investisseurs ayant perdu confiance dans le pays. Après l’émission de 500 millions d’euros de Votorantim Cimentos le 7 mai dernier, premier corporate à accéder aux marchés de dette internationaux, Itau Unibanco a placé hier un milliard de dollars d’obligations seniors. Il s’agit de la première transaction libellée en billets verts depuis six mois.
Les titres, d’une maturité de trois ans, offrent un rendement de 190 points de base (pb) au-dessus de celui des bons du Trésor américains de maturité identique. L’émission a été dirigée par BB Securities, Bank of America Merrill Lynch, Citi, Itau BBA et Santander. Notée Baa3/BBB-/BBB+ par les agences de notation et forte de résultats financiers solides au premier trimestre 2015, la première banque d’Amérique latine par la capitalisation apparaissait aux yeux des banquiers et des investisseurs comme le meilleur candidat possible pour rouvrir le marché du dollar aux entreprises brésiliennes. Les courtiers s’attendent maintenant à voir de nombreux candidats à une émission se manifester.
Emission en euro au début du mois, émission en dollar hier... les espoirs suscités par la publication des comptes annuels de Petrobras le 23 avril dernier se sont donc matérialisés. En évitant tout défaut technique (la compagnie devait absolument publier ses résultats annuels audités avant le 30 avril pour ne pas déclencher une clause de défaut inscrite dans le contrat de ses obligations), elle avait soulagé les investisseurs et laissé entrevoir la réouverture du marché en devises étrangères. La nouvelle avait provoqué la hausse des obligations Petrobras, mais aussi de celles de l’ensemble des corporate brésiliens, ainsi que des emprunts d’Etat.
Pour Itau, au-delà de l’accès au marché américain, une émission en devise américaine montre tout son intérêt dans le cadre de l’offre qu’elle a déposée pour prendre le contrôle de la banque chilienne CorpBanca, pour 2,2 milliards de dollars. L’afflux de cash élargit sa marge de manoeuvre alors que l’acquisition est loin d’être certaine. L’établissement brésilien a simplement indiqué que le produit de son émission obligataire serait utilisé à ses besoins généraux.
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