Euronext se cherche un capitaine dans un secteur promis à la consolidation

L’opérateur paneuropéen, qui vaut 2,8 milliards d’euros en Bourse et fait figure de cible, doit trouver la perle rare capable de gérer une gouvernance complexe.
Alexandre Garabedian
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Un an après son retour en Bourse, Euronext se retrouve sans capitaine. Le départ inattendu de Dominique Cerutti pour Altran, négocié en quinze jours selon une source proche, pose à nouveau la question de l’avenir de l’opérateur boursier paneuropéen en tant qu’acteur indépendant. Le choix du successeur de Dominique Cerutti sera crucial dans cette optique.

Le comité des nominations d’Euronext doit désigner son chasseur de têtes, pour trouver la perle rare, un fin connaisseur des marchés et capable de gérer les délicats équilibres franco-néerlandais dans la gouvernance du groupe.

Mercredi, Xavier Rolet, le directeur général du London Stock Exchange (LSE), a envisagé dans un entretien au Wall Street Journal un mariage possible avec l’une des quatre grandes Bourses occidentales dans les deux ans. Un calendrier évoqué aussi par Euronext lors de son IPO en juin dernier. Son plan 2014-2016 doit faire croître l’entreprise et, une fois achevé, «fera de nous un des acteurs potentiels d’une éventuelle consolidation» assurait encore aux Echos le 20 avril Dominique Cerutti.

Pourquoi cet horizon ? Parce que le capital d’Euronext est verrouillé d’ici là à hauteur d’un tiers par onze actionnaires de référence où figurent notamment la Caisse des dépôts, Bpifrance, BNP Paribas et la Société Générale. Aucun ne peut céder ses titres, sauf accord des dix autres, pendant une période de trois ans courant à partir du 19 juin 2014.

L’autre explication est industrielle. «La régulation des chambres de compensation ne sera pas finalisée avant deux ans. Les groupes organisés en silo tels que le LSE avec LCH.Clearnet et Deutsche Börse avec Clearstream ne peuvent pas se lancer dans une grande opération de fusion avant d’y voir clair sur ce sujet», estime un professionnel du secteur.

Dans l’intervalle, Euronext caressait le rêve de rallier à son modèle «fédéral» la Bourse de Varsovie et celle de Madrid, encore indépendantes. La première capitalise 500 millions, la seconde 3,5 milliards d’euros, là où Euronext se paie 2,8 milliards, soit 22 fois ses bénéfices estimés 2015. A ces niveaux de prix, l’opérateur paneuropéen fait figure de cible. A commencer pour Deutsche Börse, l’autre grand acteur de la zone euro, qui pèse 6 fois plus en Bourse. Alors que la Commission européenne avait bloqué la fusion des deux groupes en 2012, celle-ci ne poserait plus de problème puisque Euronext a été délesté par ICE du marché londonien des dérivés, le Liffe.

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