Eurazeo réalise un premier semestre record malgré un coup de froid chez Desigual

La société d’investissement engrange 1,2 milliard d’euros de produits de cessions, mais subit la stagnation des ventes de la marque espagnole.
Amélie Laurin
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Après une petite perte annuelle en 2014, Eurazeo affiche un résultat record au premier semestre. La société d’investissement cotée a publié hier un résultat net part du groupe de 1,27 milliard d’euros. Il est en partie lié à la croissance des sociétés en portefeuille, dont l’Ebit ajusté progresse de 24,4% à 162 millions d’euros (hors coûts de financement). Mais le groupe engrange surtout les fruits de ses cessions d’actifs. Leur volume atteint lui aussi un record, à 1,2 milliard d’euros. 700 millions proviennent de la vente de titres AccorHotels et Moncler et de la cession de Gault & Frémont et Cap Vert Finance.

Le reste provient des introductions en Bourse du loueur de linge professionnel Elis et du loueur de véhicules Europcar. Tous deux ont finalement réussi leur pari, mais se sont introduits dans le bas de leur fourchette de prix. «Ces IPO sont une étape dans le développement des deux sociétés dont nous restons le principal actionnaire, et elles permettent de renforcer leur notoriété, déclare Philippe Audouin, directeur financier d’Eurazeo. Elis traite au-dessus de son cours initial et Europcar, coté fin juin, se maintient autour de son niveau d’introduction». Introduit à 12,25 euros, ce dernier a clôturé hier à 11,97 euros. La baisse de l’endettement des deux sociétés a engendré une partie des 181 millions d’euros de provisions d’Eurazeo au 1er semestre. «L’aménagement de leur dette nous a conduits à déprécier d’un seul coup les frais financiers non amortis», justifie Philippe Audouin.

Le reste des provisions porte sur Desigual, dernier gros investissement d’Eurazeo, qui a déboursé 285 millions d’euros pour 10% du capital en 2014. Au premier semestre 2015, l’Ebitda de la marque de prêt-à-porter espagnole a reculé de 26% sur un an en raison d’un effet ciseau négatif entre le coût des ouvertures de magasins et l’arrêt de la croissance. A fin juin, les ventes ont reculé de 0,1% sur un an, après une hausse annuelle du chiffre d’affaires de 18% en 2013 et 2014 et de 29% en moyenne entre 2009 et 2013.

«Desigual vit une période intermédiaire, assure Philippe Audouin. La société travaille à une nouvelle phase de développement à l’international, particulièrement en Amérique Latine et en Asie, et va mettre l’accent sur une meilleure coordination entre ses différents réseaux de distribution, notamment en France». Dans le quartier de l’Opéra à Paris, trois points de vente se disputent la clientèle, sans compter les corners des grands magasins.

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