Covivio accélère le verdissement de ses financements

La dette totale de l’ex-Foncière des Régions est désormais verte à 40 %.
Florent Le Quintrec
Covivio accélère le verdissement de ses financements
La tour Silex2, à Lyon.  -  © BOEGLY + GRAZIA

« Construire du bien-être et des liens durables. » Si la raison d’être de Covivio apparaît un peu vague, la foncière précise qu’elle s’engage comme opérateur immobilier responsable, notamment pour les générations futures et la planète. Quoi de plus normal, donc, de construire, d’une part, un portefeuille d’actifs respectueux de l’environnement – 91 % de ses actifs en Europe sont verts – et, d’autre part, d’y adosser des financements « green » ?

C’est ce que la direction financière de la foncière s’est employée à faire ces derniers mois, à un rythme plus que soutenu. Covivio vient d’annoncer que la totalité de sa dette obligataire était désormais verte. « En 2016, nous avions émis notre premier green bond, puis deux autres sur le marché et en placement privé. Début 2022, nous avions 1,1 milliard d’euros d’obligations vertes et 1,7 milliard d’obligations non vertes, rappelle Paul Arkwright, le directeur financier de Covivio. Nous avons donc lié les souches représentant 1,7 milliard à un portefeuille d’actifs verts, en nous engageant auprès de nos porteurs obligataires à constituer un portefeuille d’actifs conforme au ‘green bond framework’. Ce portefeuille doit répondre aux exigences de la taxonomie européenne, donc être constitué des 15 % des meilleurs actifs verts en fonction des pays, ou obtenir les meilleures certifications : HQE, Breeam, Leed. »

Un travail qui a occupé les équipes plusieurs mois car il a fallu organiser pour chaque souche des assemblées générales pour faire voter les investisseurs. Les obligations verdies étant préexistantes, l’opération n’a pas eu de conséquences sur leur coupon. « En général, d’après les études, une obligation verte obtient 15 points de base de mieux qu’une obligation classique, mais pour nous, cela devrait surtout se voir sur le prix des obligations sur le marché secondaire et donc favoriser le coût de nos prochaines émissions », estime Paul Arkwright. A ce jour, le coût moyen de la dette obligataire du groupe est de 1,61 %.

Taux favorables

Toujours dans une dynamique de verdissement, Covivio a signé pendant l’été un financement bancaire hypothécaire de 115 millions d’euros à 8 ans pour le développement de la tour Silex² à Lyon, qui a, depuis, obtenu les certifications NF HQE et Breeam dans la catégorie « excellent ». « Le coût moyen des financements du troisième trimestre (550 millions d’euros) se situe environ 200 points de base sous le coût d’un financement obligataire », précise Paul Arkwright. Quelques semaines plus tard, il refinançait un portefeuille d’actifs résidentiels à Berlin pour un montant de 145 millions d’euros à 10 ans. Le taux d’intérêt moyen de ces deux financements de crédit s’établit à 2,5 %. En revanche, le refinancement berlinois ne pouvait pas être vert. « Il porte sur des actifs résidentiels en Allemagne. Le calendrier du refinancement ne permettait pas le verdissement dans un pays moins mature sur le vert même si l’ensemble de notre patrimoine logements est certifié HQE exploitation », justifie le directeur financier.

Enfin, Covivio a renégocié la maturité de deux lignes de crédit au niveau du groupe, de 2 ans et 5 ans respectivement, en s’engageant sur une trajectoire carbone, des objectifs de performance énergétique, et un taux de certification à atteindre sur l’ensemble du patrimoine du groupe. Il dit avoir obtenu des taux d’intérêt très inférieurs aux conditions obligataires actuelles. L’endettement bancaire total du groupe est désormais vert à hauteur de 20 %. Et sur l’ensemble de la dette de la foncière, la part verte, de 13 % avant l’été, est désormais passée à 40 %.

Et ce n’est pas fini. « La feuille de route est qu’après avoir verdi nos obligations, nous voulons poursuivre le verdissement des lignes de crédit et de la dette hypothécaire. Nous le ferons systématiquement, au fur et à mesure des renégociations », conclut Paul Arkwright.

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