
Covivio accélère le verdissement de ses financements

« Construire du bien-être et des liens durables. » Si la raison d’être de Covivio apparaît un peu vague, la foncière précise qu’elle s’engage comme opérateur immobilier responsable, notamment pour les générations futures et la planète. Quoi de plus normal, donc, de construire, d’une part, un portefeuille d’actifs respectueux de l’environnement – 91 % de ses actifs en Europe sont verts – et, d’autre part, d’y adosser des financements « green » ?
C’est ce que la direction financière de la foncière s’est employée à faire ces derniers mois, à un rythme plus que soutenu. Covivio vient d’annoncer que la totalité de sa dette obligataire était désormais verte. « En 2016, nous avions émis notre premier green bond, puis deux autres sur le marché et en placement privé. Début 2022, nous avions 1,1 milliard d’euros d’obligations vertes et 1,7 milliard d’obligations non vertes, rappelle Paul Arkwright, le directeur financier de Covivio. Nous avons donc lié les souches représentant 1,7 milliard à un portefeuille d’actifs verts, en nous engageant auprès de nos porteurs obligataires à constituer un portefeuille d’actifs conforme au ‘green bond framework’. Ce portefeuille doit répondre aux exigences de la taxonomie européenne, donc être constitué des 15 % des meilleurs actifs verts en fonction des pays, ou obtenir les meilleures certifications : HQE, Breeam, Leed. »
Un travail qui a occupé les équipes plusieurs mois car il a fallu organiser pour chaque souche des assemblées générales pour faire voter les investisseurs. Les obligations verdies étant préexistantes, l’opération n’a pas eu de conséquences sur leur coupon. « En général, d’après les études, une obligation verte obtient 15 points de base de mieux qu’une obligation classique, mais pour nous, cela devrait surtout se voir sur le prix des obligations sur le marché secondaire et donc favoriser le coût de nos prochaines émissions », estime Paul Arkwright. A ce jour, le coût moyen de la dette obligataire du groupe est de 1,61 %.
Taux favorables
Toujours dans une dynamique de verdissement, Covivio a signé pendant l’été un financement bancaire hypothécaire de 115 millions d’euros à 8 ans pour le développement de la tour Silex² à Lyon, qui a, depuis, obtenu les certifications NF HQE et Breeam dans la catégorie « excellent ». « Le coût moyen des financements du troisième trimestre (550 millions d’euros) se situe environ 200 points de base sous le coût d’un financement obligataire », précise Paul Arkwright. Quelques semaines plus tard, il refinançait un portefeuille d’actifs résidentiels à Berlin pour un montant de 145 millions d’euros à 10 ans. Le taux d’intérêt moyen de ces deux financements de crédit s’établit à 2,5 %. En revanche, le refinancement berlinois ne pouvait pas être vert. « Il porte sur des actifs résidentiels en Allemagne. Le calendrier du refinancement ne permettait pas le verdissement dans un pays moins mature sur le vert même si l’ensemble de notre patrimoine logements est certifié HQE exploitation », justifie le directeur financier.
Enfin, Covivio a renégocié la maturité de deux lignes de crédit au niveau du groupe, de 2 ans et 5 ans respectivement, en s’engageant sur une trajectoire carbone, des objectifs de performance énergétique, et un taux de certification à atteindre sur l’ensemble du patrimoine du groupe. Il dit avoir obtenu des taux d’intérêt très inférieurs aux conditions obligataires actuelles. L’endettement bancaire total du groupe est désormais vert à hauteur de 20 %. Et sur l’ensemble de la dette de la foncière, la part verte, de 13 % avant l’été, est désormais passée à 40 %.
Et ce n’est pas fini. « La feuille de route est qu’après avoir verdi nos obligations, nous voulons poursuivre le verdissement des lignes de crédit et de la dette hypothécaire. Nous le ferons systématiquement, au fur et à mesure des renégociations », conclut Paul Arkwright.
Plus d'articles Immobilier
-
Le marché des bureaux franciliens risque de se consolider
Dans les grandes capitales européennes, l’immobilier de bureau a bien résisté selon le bilan à fin décembre. -
MNK Group crée une activité de M&A immobilier
Le spécialiste immobilier historiquement tourné vers une clientèle patrimoniale se lance dans le segment des clubs deals institutionnels. -
Les bailleurs privés face au défi de la rénovation énergétique
Les propriétaires méconnaissent trop souvent la performance énergétique de leur parc immobilier, selon Alain Tourdjman, le directeur de la recherche économique du groupe BPCE.
Contenu de nos partenaires
- La Société Générale présente sa nouvelle direction autour de Slawomir Krupa
- Credit Suisse entraîne le secteur bancaire européen dans sa chute
- Les actions chutent avec les banques américaines
- L’électrochoc SVB met la finance sous tension
- Credit Suisse, trois ans de descente aux enfers
- Les gérants prennent la mesure de la persistance de l’inflation
- Silicon Valley Bank : la chute éclair de la banque des start-up
- Slawomir Krupa sort la Société Générale du brouillard
- Chute de SVB : les Etats-Unis garantissent les dépôts et HSBC rachète les actifs anglais
-
Faire durer le plaisir
Motion de censure: le supplice chinois de la macronie
Après la journée chaotique de jeudi, Elisabeth Borne devra remonter à la tribune de l'Assemblée lundi, pour l'examen d'une motion de censure transpartisane visant à faire tomber son gouvernement. Les macronistes, trompés par LR, ont dû reprendre leurs esprits et leur calculatrice -
Empêchement
Macron, comment gouverner après le 49.3?
En attendant le rejet probable des motions de censure lundi, exécutif et majorité s'interrogent sur la suite du quinquennat. Comment continuer à gouverner après la démonstration éclatante de l'absence de majorité à l'Assemblée nationale? -
Diplomatie
Déportation d'enfants: Emmanuel Macron peut-il encore parler à Vladimir Poutine?
Le mandat d'arrêt émis vendredi par la Cour pénale internationale contre le président russe pour « déportation d'enfants » compliquera la reprise d'un éventuel dialogue avec Moscou