
Comexposium et Davigel animent le marché français du LBO
Servi par des conditions de financement idéales, le marché français du LBO s’anime en ce début d’année. Alors qu’Ardian a signé le premier gros rachat à effet de levier de 2015 en France avec le courtier Siaci, pour une valeur d’entreprise supérieure à 500 millions d’euros, deux autres dossiers devraient émerger dans les prochaines semaines: Comexposium et Davigel.
Le premier, organisateur d’une bonne centaine de salons professionnels par an dont celui de l’agriculture à Paris, est détenu à 50% par Unibail-Rodamco, aux côtés de la Chambre de commerce et d’industrie de Paris. Le géant de l’immobilier coté a décidé de vendre sa participation et a mandaté à cet effet Rothschild. Des offres sont attendues dans les prochaines semaines. Plusieurs fonds d’investissement, dont Ardian, s’intéressent de près à la société et devraient formuler des offres. Le dossier a aussi été présenté à des concurrents comme GL Events.
«Comexposium peut atteindre les niveaux de valorisation d’un dossier comme Siaci», indique un financier. Au bilan d’Unibail Rodamco à fin 2013, la participation était valorisée à 291 millions d’euros. La quote-part de «résultat opérationnel avant frais financiers» remontée dans les comptes atteignait 26,6 millions d’euros.
Le dossier Davigel, lui, s’annonce plus compliqué, selon des financiers. Nestlé a annoncé mi-novembre être prêt à céder sa filiale spécialisée dans la distribution de surgelés pour les professionnels de la restauration et les collectivités. Le groupe a mandaté Credit Suisse pour le conseiller. Le deuxième tour d’enchères est ouvert, avec en lice trois industriels (Picard, Metro et Brake Bros.) et trois fonds (HIG, CD&R et PAI), comme l’indiquait Capital Finance début février.
Davigel a réalisé 700 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2013, en recul par rapport à 2012, et l’Ebitda du groupe a aussi suivi une courbe descendante ces dernières années, en raison notamment de lourds investissements informatiques. Résultat, le niveau de valorisation évoqué aujourd’hui, de l’ordre de 200 millions d’euros, serait inférieur aux ambitions initiales de Nestlé.
Si les fonds remportent la mise, ils pourront trouver un marché de la dette bancaire à l’écoute. «Les banques françaises sont revenues en force fin 2014», estime un banquier conseil. En témoigne le dossier Siaci, où pas un des grands réseaux – BNP Paribas, CIC, Crédit Agricole, Natixis et Société Générale – ne manquait à l’appel.
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Gaza: alors que l'offensive israélienne continue, la crise humanitaire se renforce
Gaza - L’armée israélienne a mené jeudi d’intenses bombardements sur Gaza-ville, où elle mène une offensive terrestre majeure, provoquant de nouveaux déplacements de la population et laissant, selon l’ONU, les hôpitaux au bord de l’effondrement. Fort du soutien américain, Israël a annoncé le début mardi d’une campagne militaire terrestre et aérienne à Gaza-ville pour y anéantir le mouvement islamiste palestinien Hamas, dont l’attaque du 7 octobre 2023 en Israël a déclenché la guerre dans la bande de Gaza. En riposte, Israël a lancé une offensive dévastatrice dans le petit territoire, qui a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué un désastre humanitaire. Depuis, les quelque deux millions de Palestiniens assiégés y ont été maintes fois déplacés. «Il y a des tirs d’artillerie, des frappes aériennes, des tirs de quadricoptères et de drones. Les bombardements ne s’arrêtent jamais», décrit Aya Ahmad, une femme de 32 ans vivant avec 13 membres de sa famille dans le quartier Nasser, dans l’ouest de Gaza-ville. Selon des établissements de santé, répartis dans tout le territoire palestinien, au moins douze personnes, dont trois enfants, ont été tuées jeudi dans les frappes israéliennes. La route côtière longeant la bande de Gaza est saturée de personnes fuyant vers le sud, à pied, en voiture ou sur des charrettes tirées par des ânes, leurs affaires entassées à la hâte, rapportent des journalistes de l’AFP sur place. - «Où allons-nous vivre?» «L’incursion militaire et les ordres d'évacuation dans le nord de Gaza provoquent de nouvelles vagues de déplacements, forçant des familles traumatisées à s’entasser dans une zone toujours plus réduite, incompatible avec la dignité humaine», a déclaré sur X le chef de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus. «Le monde ne comprend pas ce qui se passe. Ils (Israël, NDLR) veulent que nous évacuions vers le sud — mais où allons-nous vivre? Il n’y a pas de tentes, pas de transport, pas d’argent», déplore Mme Ahmad. «Il n’y a ni tentes, ni moyens de transport, ni argent», a-t-elle ajouté. Les coûts de transport pour rejoindre le sud du territoire palestinien ont explosé, dépassant parfois les 1.000 dollars, selon des personnes interrogées par l’AFP sur place. L’ONU estimait fin août à environ un million le nombre d’habitants dans la ville de Gaza et ses environs, dans le nord du territoire palestinien. L’armée israélienne a affirmé que «plus de 350.000" personnes avaient fui la zone. «Les hôpitaux, déjà débordés, sont au bord de l’effondrement alors que l’escalade de la violence bloque l’accès et empêche l’OMS de livrer des fournitures vitales», avertit le responsable de l’organisation onusienne. Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d’accès sur le terrain, l’AFP n’est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans et affirmations de la Défense civile ou de l’armée israélienne. Jeudi, l’armée a annoncé avoir visé la veille «un dépôt d’armes du Hamas (...) destinés à cibler les troupes israéliennes». Elle a ajouté avoir frappé plus de 150 cibles dans la ville de Gaza depuis le lancement de son assaut terrestre. L’offensive à Gaza-ville a été condamnée à l'étranger, mais aussi en Israël où une grande partie de la population s’inquiète pour les otages retenus dans la bande de Gaza. «Situation indescriptible» L’ONU a déclaré la famine à Gaza, ce que dément Israël. Mardi, une commission d’enquête indépendante mandatée par l’ONU a établi qu’Israël commet un génocide contre les Palestiniens à Gaza. Israël a aussi nié. «La situation est indescriptible, nous récitons la chahada (profession de foi musulmane, NDLR) à chaque explosion», a indiqué Ahmed AbouWafa, 46 ans, qui vit avec sept enfants sous une tente de l’ouest de Gaza-ville. L’attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 47 sont encore retenues à Gaza dont 25 ont été déclarées mortes par l’armée israélienne. Les représailles militaires israéliennes ont coûté la vie à 65.141 personnes, en majorité des civils selon le ministère de la Santé de Gaza, placé sous l’autorité du Hamas, dont les données sont jugées fiables par l’ONU. © Agence France-Presse -
Cuba face à l’explosion du «quimico», la drogue synthétique qui transforme les jeunes Cubains en «zombies»
La Havane - En plein jour, un jeune homme marche dans un parc de La Havane tel un zombie. Erratique, il traîne des pieds, le regard perdu sous l’effet du «quimico», une drogue synthétique qui suscite l’inquiétude à Cuba. Dans un pays habitué à de faibles niveaux de toxicomanie, la consommation de cette drogue très addictive, moins chère et plus puissante que la marijuana, s’est répandue ces dernières années dans la capitale et jusqu’en province. Il y a encore trois mois, Josué Angel Espinosa, 21 ans, était totalement accro: «je ne pouvais pas manger un repas sans en consommer». Il devait fumer jusqu'à 15 cigarettes imprégnées de «quimico» (produit chimique, en français) pour pouvoir s’endormir, raconte-t-il à l’AFP. Il fait partie des cinq Cubains qui suivent une cure de désintoxication dans un centre d’accueil pour toxicomanes fondé il y a un an par le pasteur évangélique Rotyam Castro, 36 ans, dans la périphérie de la capitale. Il n’y a pas de statistiques officielles sur le nombre de consommateurs, mais le prédicateur estime que «la situation est devenue incontrôlable». «J’ai rencontré des jeunes (toxicomanes) dans la rue, dans le milieu interlope», mais aussi «des artistes, des musiciens, des professionnels» accros à cette drogue, énumère-t-il. Pour lui, l’essor récent de cette drogue de synthèse chez les jeunes s’explique autant par la profonde crise économique que traverse l'île communiste de 9,7 millions d’habitants que par son caractère addictif et son faible coût. Une dose peut coûter 100 pesos (environ 25 centimes de dollar), soit trois fois moins que le paquet de cigarettes le moins cher vendu sur l'île. Cette drogue est un cocktail élaboré à partir de «carbamazépine, benzodiazépine, phénobarbital» qui sont des médicaments psychotropes, «des anesthésiques pour animaux et même du formol, du fentanyl», a expliqué à la télévision cubaine Héctor Ernesto Gonzalez, expert militaire dans la lutte antidrogue du ministère de l’Intérieur. Les préparateurs clandestins de cette drogue la diluent et utilisent un spray pour imprégner des herbes aromatiques et un petit bout de papier, qui servent par la suite à confectionner un joint, d’où les noms de «quimico» ou de «papelito» (bout de papier) donnés à cette drogue. «Rigidité musculaire» «Je consommais beaucoup» cette drogue, raconte Gabriel Chéscoles, un plombier de 30 ans, qui est arrivé au centre de désintoxication «détruit», les cheveux longs, mal rasé et malodorant. Désormais plus apaisé, il décrit avec des gestes comment le «quimico» est roulé dans du papier à cigarette et comment le «papelito», également imprégné de substances addictives, est placé à son extrémité pour accentuer l’inhalation de la drogue. L’effet d’une dose est «entre 50 et 100 fois supérieur à celui du tétrahydrocannabinol (THC)», le principal composant psychoactif du cannabis, selon l’expert militaire. Sur des vidéos qui circulent régulièrement sur les réseaux sociaux, de jeunes Cubains sont vus en train d’errer dans les rues, désorientés, parlant tout seuls, le regard perdu. Certains s’effondrent ou convulsent après une overdose. Les symptômes vont de l’euphorie à la somnolence, en passant par les nausées, les convulsions, la tachycardie, l’hypertension, voire des arythmies graves et un manque de coordination dans les mouvements, a détaillé à la presse officielle Elizabeth Céspedes, directrice du Centre de désintoxication des adolescents du ministère de la Santé. «D’où les positions contractées dues à la rigidité musculaire et la démarche de type zombie», explique la spécialiste. Cuisinier, Luis Yankiel Zambrano, 33 ans, était «esclave» de la drogue depuis dix ans lorsque sa famille a fait appel au centre de désintoxication. «Dernièrement, je pleurais et disais à ma mère que je ne pouvais plus continuer comme ça», explique-t-il. Face à cette situation alarmante, les autorités ont durci les sanctions contre les trafiquants et ont lancé en décembre une campagne de prévention dans les quartiers considérés comme à risque. L’AFP a demandé aux autorités un accès à un «barriodebate», une activité de quartier destinée à prévenir le phénomène, mais n’a pas reçu d’autorisation. Dans le centre d’accueil gratuit, le processus de désintoxication se déroule sans médicaments, entre psaumes et prières, cours de comportement et travail collectif. Après trois mois, Josué Angel Espinosa et Luis Yankiel Zambrano rêvent d’ouvrir leur entreprise pour subvenir à leurs besoins et soutenir le centre qui les a sortis de la drogue. Gabriel Chéscoles reconnaît qu’il n’est pas encore prêt, mais se réjouit des progrès accomplis: «Ma mère a changé d’attitude, mon père me soutient. J’ai retrouvé la confiance et l’affection de tous». Rigoberto DIAZ © Agence France-Presse -
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