Butler Industries reprend la société télécoms NextiraOne au tribunal

Le spécialiste du retournement va débourser environ 50 millions d’euros, après le dépôt de bilan accéléré de l’ancienne filiale d’Alcatel.
Amélie Laurin

Le changement d’actionnaire n’aura pas traîné. Après son placement en redressement judiciaire vendredi dernier, la société de services télécoms aux entreprises NextiraOne France devrait passer dans le giron de Butler Industries, dans la foulée de l’audience du tribunal de commerce de Paris prévue lundi prochain. La société d’investissement de Walter Butler, qui a déposé une offre ferme, bénéficiera d’une procédure prépack qui facilite la reprise des sociétés en difficulté.

Selon une source proche du dossier, Butler Industries déboursera quelque 50 millions d’euros pour devenir actionnaire à 100% de NextiraOne France, qui affiche 250 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2014 pour une dette de 100 millions, effacée par le dépôt de bilan. «20 millions serviront d’apport en fonds propres dans la société et 30 millions à la reprise du passif latent, c’est-à-dire des prestations de maintenance payées à l’avance par les clients», précise la source.

La société de retournement succèdera aux créanciers de NextiraOne qui ont pris le contrôle au détriment des dirigeants actionnaires et des fonds Abénex Capital et Indigo Capital, entrés dans cette ancienne filiale d’Alcatel en 2006. «Nous nous engageons à préserver l’emploi des 1.386 salariés et à nous appuyer sur le management actuel, explique à L’Agefi Walter Butler, fondateur de Butler Industries. Nous souhaitons aussi être dès cette année un acteur de la consolidation du secteur de la maintenance télécoms où NextiraOne, actuel numéro deux en France, détient 3 à 4% de parts de marché».

Connue pour ses investissements - plus ou moins heureux - dans le PSG ou encore Sernam, Virgin et la SNCM (via sa filiale Butler Capital), Butler Industries prend finalement la place promise au groupe sud-africain Dimension Delta qui avait racheté fin 2013 les filiales étrangères de NextiraOne, à l’exception de l’Italie. Les activités dans ce pays et en France faisaient l’objet d’une option d’achat que Dimension Delta n’a finalement pas exercée, faute d’un redressement de la branche italienne… mais sans pour autant jeter son dévolu sur la France.

Pourtant, «NextiraOne France affiche depuis le PSE (plan de sauvegarde de l’emploi portant sur 370 postes, ndlr) de l’été dernier un Ebitda positif, autour de 3% du chiffre d’affaires, assure son directeur général Philippe Hedde. A fin avril, nos ventes se sont redressées de 5% après une baisse en 2013 et une stagnation en 2014».

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