
Blackstone arbitre son conflit d’intérêts en organisant sa scission
C’est la fin du modèle sur lequel Blackstone revendiquait son succès. Le groupe financier américain a annoncé vendredi la scission de ses activités de conseil en les unissant à PJT Partners, une petite banque d’affaires créée en 2013 par Paul J. Taubman, un ancien responsable de Morgan Stanley.
Plus précisément, les métiers concernés par le transfert sont le conseil en fusions-acquisitions, en restructuration, ainsi qu’en levée de fonds à destination des sociétés de gestion alternatives. Cette dernière activité est exercée par la filiale Park Hill. Le M&A et les restructurations ont généré environ 380 millions de dollars de revenus au cours de l’exercice fiscal 2013-2014 clos en juin, indique Blackstone. Le conseil lié aux opérations sur les marchés de capitaux n’est pas concerné par la transaction.
Suite à cette réorganisation, les actionnaires de Blackstone détiendront 65% de la nouvelle entité qui conservera le nom de PJT Partners, tandis que les salariés des pôles transférés de Blackstone et les actionnaires historiques de PJT Partners en détiendront 35%.
Il s’agit d’un tournant symbolique majeur pour la firme créée en 1985 par Stephen Schwarzman et Peter Peterson. Les métiers de conseil étaient consubstantiels de Blackstone: la firme a été créée en 1985 sur deux piliers, la banque d’affaires et la gestion alternative. Les revenus générés par le premier ont longtemps épongé les pertes du second. Mais avec le temps, Blackstone est devenu un gestionnaire alternatif d’envergure mondiale, qui revendique près de 300 milliards de dollars d’encours dans le capital-investissement, les hedge funds, les fonds immobiliers et les fonds de dette.
La décision annoncée vendredi ressemble donc à une crise de croissance. «Premier gestionnaire alternatif au monde, considérant que nos domaines d’investissement se sont considérablement étendus ne serait-ce que ces dernières années, nous n’avons pas pu faire croître nos activités de conseil de manière agressive sans risque de conflits d’intérêts potentiels. La séparation des pôles d’investissement et de conseil va faire apparaître de nouvelles opportunités de croissance pour chacune des activités», indique Stephen Schwarzman dans un communiqué commun.
La situation est ironique lorsque l’on relit l’histoire de Blackstone sur son site internet: ses fondateurs «ont débuté avec […] la ligne directrice claire: une firme indépendante, sans conflit d’intérêts et accordant la priorité à ses clients».
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Paris - La Bourse de Paris a terminé en légère baisse lundi, dans une séance sans publication macroéconomique majeure, l’effet positif de la baisse des taux de la Réserve fédérale américaine (Fed) la semaine dernière se dissipant. L’indice vedette de la Bourse de Paris, le CAC 40, a perdu 0,30% sur la séance, soit 23,48 points, pour s'établir à 7.830,11 points. Vendredi, il avait terminé à l'équilibre (-0,01%). «Les marchés sont un peu plus en retrait et cherchent des catalyseurs pour continuer une éventuelle progression», commente Andrea Tueni, responsable de la relation clients et des activités de marchés de Saxo Banque. La semaine dernière, les indices boursiers avaient profité de la baisse des taux directeurs de la Fed d’un quart de point de pourcentage. Mais «l’effet positif que l’on pouvait avoir sur le CAC est un peu retombé» et «ne joue plus sur les actions», poursuit M. Tueni. «L'événement phare de la semaine sera la publication de l’indice préféré de la Fed pour mesurer l’inflation, l’indice PCE», vendredi, relève Neil Wilson, analyste de Saxo Markets. En Europe, ce sont les baromètres d’activité manufacturière (PMI) qui retiendront l’attention mardi. L’automobile en berne «Les constructeurs automobiles ont perdu du terrain sur la séance d’aujourd’hui» en raison d’un «effet de contagion» des mauvaises performances des actions automobiles allemandes, commente Andrea Tueni. Les titres Porsche et Volkswagen ont en effet souffert après des avertissements sur leurs bénéfices. «Les constructeurs français sont également impactés car cela peut laisser présager de mauvaises nouvelles sur le secteur en général», explique M. Tueni. Le titre Stellantis a perdu 2,64% sur la séance, à 8,23 euros, et Renault a reculé de 1,55%, à 34,82 euros. Euronext CAC40 © Agence France-Presse -
TikTok Etats-Unis utilisera une copie de l'algorithme, contrôlée par Oracle
New York - La version américaine de TikTok, qui va devenir indépendante de sa maison mère ByteDance, utilisera une copie de l’algorithme actuel de la plateforme, dont les données seront inaccessibles au groupe chinois et gérées par la société américaine Oracle, a indiqué lundi un haut responsable américain. Cette formule permet de satisfaire aux conditions fixées par le Congrès, qui craignait de voir les autorités chinoises accéder aux données des utilisateurs américains ou modifier l’algorithme pour les influencer. Ce fameux algorithme est considéré comme la clef du succès, aux Etats-Unis, du réseau social, car ses recommandations incitent les internautes à passer, en moyenne, beaucoup plus de temps sur TikTok que sur Instagram ou Snapchat, selon les données du cabinet Emarketer. L’application de courtes vidéos compte plus de 170 millions d’utilisateurs aux Etats-Unis. Géant de l’informatique à distance (cloud) et des systèmes d’information, Oracle héberge déjà les données des usagers américains de TikTok sur ses serveurs aux États-Unis. La copie de l’algorithme va être «inspectée», testée, puis fera l’objet d’une «surveillance continue pour s’assurer qu’elle fonctionne normalement et n’est pas utilisée à des fins malveillantes, ou influencée sans autorisation», a indiqué le haut responsable. Selon ce dernier, Donald Trump va prendre «plus tard cette semaine» un décret établissant que «les termes de l’accord» passé avec ByteDance «satisfont aux impératifs de sécurité nationale». «Nous avons toute confiance dans le fait que cette proposition (...) est en conformité avec la loi», a insisté le responsable. La filiale de TikTok aux États-Unis va changer de statuts et devenir une société commune, a indiqué le haut responsable, avec, à son capital, «une majorité d’investisseurs américains», et à son conseil, «une majorité» d’administrateurs issus des États-Unis. Le détail du nouvel actionnariat n’est pas encore arrêté, selon le gouvernement américain, qui a néanmoins précisé qu’Oracle et la société de capital-investissement Silver Lake détiendraient des part du futur ensemble. Pas de participation pour l’Etat Mi-septembre, États-Unis et Chine ont annoncé être parvenu à un accord cadre sur l’avenir du TikTok américain, après plusieurs mois de discussions. Il prévoit que la participation de ByteDance descende légèrement en deçà de 20%, a confirmé le haut responsable, et que la majorité du capital soit détenue par des investisseurs américains. La porte-parole de la Maison-Blanche Karoline Leavitt a déclaré samedi que six des sept membres du conseil d’administration de la société commune seraient américains. En vertu d’une loi votée en avril 2024, le Congrès américain mettait en demeure ByteDance de céder le contrôle de TikTok aux États-Unis, sous peine d’interdiction. Selon le haut responsable, l’Etat américain n’aura pas de participation dans TikTok Etats-Unis ni d’action préférentielle («golden share») qui lui permettrait d’opposer son veto en cas de désaccord. Le gouvernement n’aura pas non plus de présence au conseil d’administration, a-t-il ajouté. Donald Trump a affirmé jeudi que l’Etat américain recevrait une commission «énorme» des investisseurs de TikTok Etats-Unis, en contrepartie de son intervention pour trouver une issue au dossier. Décidé à ne pas laisser la plateforme disparaître aux Etats-Unis, le chef de l’Etat a repoussé à quatre reprises la date butoir pour la cession du TikTok américain, l'échéance étant désormais fixée au 16 décembre. Selon le haut responsable, le TikTok américain nouvelle version aura une valorisation de «plusieurs milliards de dollars». Wall Street a salué la montée en puissance d’Oracle dans le projet. Vers 16H25 GMT, le titre gagnait près de 5% à la Bourse de New York. Le marché réagissait aussi favorablement à la désignation par le groupe texan de deux co-directeurs généraux, qui vont succéder à Safra Catz, aux commandes depuis 2014. Des questions demeurent sur une possible baisse de qualité des résultats de l’algorithme, qui ne serait plus alimenté que par des données d’utilisateurs américains. Pour Jasmine Enberg, du cabinet Emarketer, les annonceurs pourraient ralentir ou suspendre leurs dépenses publicitaires sur la plateforme le temps d'évaluer les performances du nouveau TikTok Etats-Unis. Thomas URBAIN © Agence France-Presse -
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