
Bercy veut unifier les produits d’épargne retraite

Développer et simplifier les produits d’épargne retraite, pour les faire converger autour de caractéristiques communes». Formulée ainsi par Bercy dans le cadre de la consultation en vue de la loi Pacte, cette proposition peut paraître sibylline. Ce que le gouvernement a en tête est pourtant bien la proposition du rapport Barrot-Zagury, visant à unifier, à terme, les nombreux produits d’épargne retraite existants, confirme à L’Agefi une source proche du dossier. Ce rapportévoquait la création d’un seul Compte Avenir, décliné en individuel et en collectif (entreprise). Si le nom n’est pas retenu par le gouvernement à ce stade, l’objectif l’est bel et bien.
S’agissant du volet individuel, l’harmonisation débouchant sur une unification ne devrait pas être très problématique, selon l’un des principaux assureurs français. La fiscalité du Perp (Plan d’épargne retraite populaire) n’est pas très différente de celle des contrats Préfon ou des Madelin : les montants cotisés sont déductibles du revenu imposable jusqu’à 10% de celui-ci. Les différents assureurs distributeurs (assureurs privés, Préfon…) subsisteraient bien sûr, mais le produit serait unifié.
L’unification pourrait être plus problématique pour les produits collectifs. Certes, les contrats à prestation définie (article 39), qui ont donné lieu à des abus concernant les dirigeants d’entreprise, ne sont plus vraiment un sujet, tandis que les Pere (Plan d’épargne retraite entreprise) et articles 83 sont quasiment équivalents, la différence étant la possibilité de versements facultatifs des salariés sur le Pere. En revanche, le Perco pose problème. Comme son nom l’indique, le Plan d’épargne pour la retraite collectif est théoriquement un produit de retraite. En réalité, en raison de possibilités de sorties anticipées (achat d’une résidence principale par exemple) et de la liberté de toucher les sommes épargnées sous forme de capital au moment de la retraite, il relève plus de l’épargne salariale. Il disparaîtrait donc en tant que tel.
Plus généralement, le gouvernement entend favoriser la sortie en rente, puisqu’il s’agit de privilégier la constitution d’un complément de retraite. Il pourrait pour cela revoir la fiscalité. Non pas en baissant l’imposition des rentes viagères à titres onéreux, ce que réclament les assureurs. Ces derniers n’obtiendront pas gain de cause car les marges de manœuvre budgétaires apparaissent trop limitées. La piste suivie serait plutôt celle de l’alourdissement de la taxation des sorties en capital. De sorte, qu’en comparaison, la rente apparaîtrait privilégiée.
Plus d'articles Epargne
-
Le Livret A fait carton plein grâce à la hausse des taux
La collecte sur le livret a atteint près de 6,3 milliards d'euros en février, alors que la rémunération du produit est passée à 3% le mois dernier -
Le Livret A enregistre une collecte exceptionnelle de 9,3 milliards d’euros
En ajoutant le LDDS, les versements ont dépassé 11 milliards d’euros en janvier, leur troisième plus haut niveau historique après octobre 2012 et janvier 2009, qui avaient bénéficié de circonstances particulières. -
Le patrimoine des ménages français reste concentré
Alors que la taxation des «riches» refait surface dans le débat sur la réforme des retraites, l’Insee a livré mercredi sa photographie du patrimoine des ménages français, à début 2021. Un patrimoine qui reste concentré: 92% du patrimoine brut, avant remboursement des emprunts, était détenu par la moitié des ménages. Les 5% des ménages les plus aisés en détiennent 34%, et le 1% le plus riche, 15% au total, sans que l’on constate pour autant une concentration des richesses depuis 2018. L’immobilier demeure la principale composante de ces avoirs, à 62% du total, mais les 30 % des ménages les moins dotés n’en possèdent pas ou peu. Mais c’est bien le patrimoine professionnel qui explique le gros des écarts: ce dernier est détenu à 95% par les 5% des ménages les mieux dotés, et deux tiers du patrimoine professionnel total se retrouvent aux mains de 1%. En comparaison, ces deux catégories représentent respectivement près de 50% et 25% du patrimoine financier.
Contenu de nos partenaires
Les plus lus de
- La Société Générale présente sa nouvelle direction autour de Slawomir Krupa
- Credit Suisse entraîne le secteur bancaire européen dans sa chute
- Les actions chutent avec les banques américaines
- L’électrochoc SVB met la finance sous tension
- Credit Suisse, trois ans de descente aux enfers
- Les gérants prennent la mesure de la persistance de l’inflation
- Silicon Valley Bank : la chute éclair de la banque des start-up
- Slawomir Krupa sort la Société Générale du brouillard
- Chute de SVB : les Etats-Unis garantissent les dépôts et HSBC rachète les actifs anglais
-
Code pénal
Gilets jaunes: les délinquants, les criminels et leurs complices
Black bloc ou « simple manifestant », agissant à froid ou emporté par l’excitation collective, peu importe : les faits commis sur les Champs-Élysées relèvent du Code pénal. Taguer ou détruire du mobilier urbain fait de vous un délinquant. Voler des marchandises après avoir cassé une vitrine fait de vous un délinquant. Caillasser un fourgon de police ou tabasser un gendarme à terre fait de vous un délinquant. Mettre le feu à un kiosque ou un restaurant fait de vous un délinquant. Incendier une banque fait de vous un délinquant – et même un criminel, si les flammes ont été allumées sans se préoccuper de savoir si l’immeuble était vide de ses occupants. -
Exaspération
«Les Gilets jaunes mettent l’économie à genou»
« Les Français ne consomment plus, ils ne vont plus dans les centres-villes », déplore le président des Chambres de métier et de l’artisanat -
Signaux faibles
Gilets jaunes et violences: les lacunes de la surveillance des réseaux sociaux
Le ministre de l’Intérieur se disait, dès vendredi, en alerte sur la mobilisation de manifestants ultra-violents. Faute d’utilisation appropriée des outils numériques, cela n’a pas empêché ces derniers d’agir et de mettre les Champs-Elysées à sac.