
Antin Infrastructure signe un prêt-relais compatible avec AIFM

Antin Infrastructure innove avec son equity bridge financing. Le fonds d’infrastructure a mis en place avec Natixis un financement-relais de 350 millions d’euros pour son deuxième véhicule de 2 milliards, levé mi-2014. Le dispositif, qui permet à un fonds d’investissement de gérer au mieux ses liquidités pour couvrir ses frais et acquérir des participations, sans avoir à appeler tout de suite des capitaux auprès de ses souscripteurs (les LP), est monnaie courante dans le private equity. PAI Partners en avait d’ailleurs monté un de 500 millions d’euros en octobre 2014 avec Lloyds.
La nouveauté tient au fait que cet equity bridge est compatible avec la directive AIFM, entrée en vigueur le 22 juillet dernier.
Le texte distingue deux types de fonds alternatifs : avec ou sans effet de levier. Pour les premiers, les contraintes sont doubles. Les assureurs qui y souscrivent ont un coût en capital plus élevé sous Solvabilité 2. Et au niveau de la société de gestion, le label effet de levier est synonyme d’obligations de déclaration plus lourdes auprès des investisseurs, donc de coûts supplémentaires. Antin, de taille plus modeste que des géants comme Ardian, et dont l’activité infrastructures attire les assureurs, échappe à cette contrainte. Son deuxième fonds, un FPCI, est sans effet de levier, mais la société voulait structurer son financement pour respecter ce statut.
Les equity bridge financing, adossés aux engagements non appelés des souscripteurs, ne sont normalement pas qualifiés comme du levier. Sauf s’ils ont les caractéristiques d’un crédit renouvelable, c’est-à-dire confirmé et faisant l’objet d’un «roll-over». C’est sur ce point que le montage a été adapté. «Afin de répondre aux exigences de la directive AIFM en matière d’endettement, chaque demande de tirage sera soumise à autorisation préalable de la banque et devra être remboursée à maturité, indépendamment de tout autre tirage», explique Fabrice Guesde, responsable credit & insurance solutions chez Natixis. Le cabinet King & Wood Mallesons a conseillé le fonds.
Selon Fabrice Guesde, ces mécanismes de prêt-relais pour le private equity au sens large (LBO, immobilier, infrastructures…), représenteraient un marché annuel d’environ 10 milliards d’euros en Europe. Ils permettent notamment aux gestionnaires d’améliorer leur taux de rendement interne (TRI), dont le calcul tourne dès l’appel des capitaux auprès des souscripteurs. Pour Antin, l’intérêt est d’abord administratif: le dispositif permet notamment de grouper les appels de fonds, qui prennent au moins trois semaines, auprès des LPs. La banque, elle, peut nouer un lien plus étroit avec un fonds, au-delà d’une approche transaction par transaction.
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Marine Le Pen accuse la gauche de vouloir « refaire des Juifs des parias »
Paris - La gauche française et européenne «veut refaire des Juifs des parias», a accusé lundi la dirigeante du RN Marine Le Pen, en réaction à la proposition d’Olivier Faure (PS) de faire flotter des drapeaux palestiniens au fronton des mairies le jour de la reconnaissance de l’Etat palestinien par la France. «Il veut ce que veut toute la gauche française et européenne, c’est-à-dire refaire des Juifs des parias», a affirmé la présidente des députés d’extrême droite sur Europe 1-Cnews, jugeant que ces «propos», ces «actions», «puisent leur source dans un antisémitisme d’une violence inouïe». Elle a reproché au premier secrétaire socialiste de souhaiter «peut-être un jour les faire partir». Selon elle, les Juifs «commencent à avoir tellement peur en Europe et en France que, pour certains, ils se disent qu’ils n’ont pas d’avenir dans notre pays», a-t-elle insisté, estimant que «c’est dramatique parce que notre pays est le leur». «On s’attaque à des étudiants parce qu’ils sont juifs, on s’attaque à des chanteurs qu’on veut interdire d’Eurovision parce qu’ils sont juifs, on s’attaque à des gamins parce qu’ils sont dans un avion et qu’on leur demande de descendre», a-t-elle énuméré, convaincue que «tous ces actes-là devraient susciter une indignation majeure, massive». La France doit reconnaître le 22 septembre à l’ONU l'État palestinien, une volonté d’Emmanuel Macron qui y a œuvré diplomatiquement depuis plusieurs mois. Pour Marine Le Pen, cette reconnaissance par la France intervient à un «moment catastrophique». «C’est donner en réalité quitus au Hamas», a-t-elle estimé, voyant des visées électoralistes dans la décision d’Emmanuel Macron. «Il cherche à caresser dans le sens du poil un électorat dont il pense que demain, aux municipales, dans des législatives, il aura besoin», a-t-elle déclaré. Le Rassemblement national a rompu ces dernières années avec l’antisémitisme associé aux propos négationnistes de son fondateur, Jean-Marie Le Pen, qui lui avaient valu d'être condamné par la justice. Fin mars, le président du parti d’extrême droite, Jordan Bardella, avait été le premier dirigeant du RN officiellement invité par le gouvernement israélien. © Agence France-Presse -
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