Vincent Bolloré renforce son emprise sur la finance italienne

En assurant ne pas vouloir relever sa participation de 5 % dans Premafin, le financier breton n’a pas mis fin aux interrogations
Dominique Muret, à Milan
Vincent Bolloré, le 28 octobre 2010 à Milan. Photo: ©Cattaneo/Fotogramma/ROPI-REA
Vincent Bolloré, le 28 octobre 2010 à Milan. Photo: ©Cattaneo/Fotogramma/ROPI-REA  - 

«Premafin? C’est un petit investissement. C’est un investissement purement financier, 5% c’est suffisant», a déclaré hier Vincent Bolloré au sortir du conseil d’administration de Mediobanca. Selon ses déclarations, l’homme d’affaires se contenterait donc d’un investissement «modeste» dans la holding de la famille Ligresti, qui contrôle l’assureur Fondiaria-Sai. «Cette participation exprime notre confiance envers l’Italie et la famille Ligresti, qui sont des amis. J’investis en Italie depuis dix ans, dans tout, banques, assurances. Nous connaissons bien Premafin, nous y avions fait un premier investissement de 0,6% il y a deux ans», a-t-il indiqué.

Coïncidence? Hier se tenait également à Milan l’assemblée des actionnaires de la banque d’affaires Mediobanca, à laquelle était présent, au côté de Vincent Bolloré, Salvatore Ligresti (78 ans), influent patron actif dans l’immobilier et l’assurance, qui siège dans les conseils des principaux groupes transalpins. Chef de file, avec 5,029%, des actionnaires étrangers de Mediobanca - dont notamment Santander et Groupama -, le Français a doublé en moins de deux semaines sa participation dans Premafin en passant de 2,4% à 5% pour un montant estimé à 21 millions d’euros. Premafin détient lui-même 4% de Mediobanca.

L’homme d’affaires a exclu tout lien dans cette affaire avec Groupama, fort intéressé à s’étendre dans la péninsule, sans dissiper pour autant les interrogations. En grande difficulté, la famille Ligresti renégocie l’échéancier d’un prêt bancaire de 322 millions d’euros. Côté assurances, Fondiaria-Sai, troisième assureur italien, a souffert de la baisse de la branche dommages et mis en vente deux compagnies (Sasa et Liguria). Selon Il Sole 24 Ore, il viendrait de repousser une offre de reprise de 250 millions d’euros de la part du fonds Clessidra.

L’intervention de Vincent Bolloré pourrait changer la donne pour l’assureur. Certains estiment que le Français est désormais le mieux placé pour apporter son soutien à la famille Ligresti en cas de recapitalisation. Donner son appui à Salvatore Ligresti, considéré comme un proche de Cesare Geronzi, le président du groupe Generali, apparaît un bon moyen pour Vincent Bolloré, vice-président de l’assureur, de s’assurer une certaine stabilité au sein du système financier transalpin. Et accessoirement de se retrouver aux premières loges si Fondiaria-Sai change de main.

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