Vienne impose des coussins de capital supplémentaires à ses banques

Le Conseil de stabilité financière a annoncé qu’il appliquera d’ici à 2017 une surtaxe allant de 1% à 3% pour les établissements systémiques.
Julien Beauvieux

L’Autriche veut renforcer la solidité de ses banques. Confronté à des facteurs de risque multiples, notamment liés à l’exposition du secteur à l’Europe de l’Est, le Conseil de stabilité des marchés financiers (FMSB) a décidé d’imposer des coussins de capital supplémentaire de 3% à ses grandes banques à compter de la mi-2017. Cet ajout de «fonds propres durs», qui complètera le ratio CET1 de 8% intégré dans l’AQR (Asset Quality Review) et les stress tests de la BCE, sera limité à 1% pour les plus petits établissements.

Le FMSB, qui regroupe notamment le ministère des Finances et la banque centrale nationale, entend prendre en compte «la vulnérabilité systémique des banques autrichiennes», via une première surtaxe systémique de 1% des actifs pondérés du risque (RWA). A cette première composante, qui s’appliquera à partir de la mi-2016, s’ajoutera un autre coussin, qui concernera Raiffeisen, Erste Group et UniCredit Bank Austria, et visera à contrer la «concentration du risque systémique». De 1% à la mi-2016, il montera à 2% à partir de mi-2017.

A la fin mars, Erste et Raiffeisen affichaient des ratios CET1 respectifs de 10,2% et 9,9%. Selon l’hebdomadaire autrichien Format, les décisions du FMSB pourraient obliger le secteur à lever 6,5 milliards d’euros de capital dans les prochains mois, alors même qu’il est déjà en difficulté. «Cette règle constitue une nouvelle incitation pour UniCredit à se séparer de sa filiale» étant donné l’allocation de 2,4 milliards d’euros de capital supplémentaire qui se profile, estime la banque Berenberg.

Bien qu’elle ait réalisé un bon début d’année, après avoir enregistré une perte record de 1,44 milliard d’euros en 2014, Erste, la première banque du pays ,a prévenu que les provisions pour pertes liées à son exposition à l’Europe centrale pourraient repartir de l’avant dans les prochains mois. Dans l’optique de la nouvelle réglementation, cela pourrait accélérer la nécessité d’une augmentation de capital, que la banque avait indiqué mi-mai ne pas envisager avant la fin 2016.

Fortement exposée à la Russie et à l’Ukraine, ainsi qu'à l’envolée du franc suisse, Raiffeisen a de son côté opté pour un programme de réduction de 20% de ses RWA. Une mesure drastique qui visait à éviter à la banque de faire appel à ses actionnaires, composés de banques coopératives. Les coûts de restructuration devraient de nouveau plonger les comptes dans le rouge en 2015.

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