UniCredit s’expose à une énorme dilution en vue d’un appel au marché

La banque italienne, qui évoque désormais une augmentation de capital, pourrait devoir lever jusqu'à 6 milliards d’euros
Florent Le Quintrec

UniCredit va-t-elle enfin céder à la pression ? Alors qu’investisseurs et analystes pressent depuis plusieurs semaines l’administrateur délégué de la banque italienne, Federico Ghizzoni, d’établir un nouveau plan stratégique comprenant une augmentation de capital, ce dernier a donné mardi un premier signe en ce sens. Dans une interview au Financial Times, le patron d’UniCredit, arrivé à l’automne dernier, a laissé entendre qu’il pourrait faire appel au marché.

Un renforcement des fonds propres pourrait se faire via «une augmentation de capital, une réduction des actifs pondérés par le risque et des cessions d’actifs», déclare-t-il au quotidien. UniCredit est la seule grande banque italienne à ne pas avoir augmenté son capital cette année, alors que les analystes estiment cette solution indispensable pour atteindre les ratios de capital requis par Bâle 3 (core equity tier one, CET1), à 9,1% à fin juin pour UniCredit, auxquels s’ajoutent les exigences de fonds propres supplémentaires pour les banques jugées systémiques.

La réunion avec des actionnaires de la banque vendredi dernier - dont les fondations bancaires détenant 13% du capital - l’a semble-t-il convaincu d’envisager cette éventualité.

Mais avec une action à 74 centimes après une chute de 52% depuis le début de l’année, l’opération s’avère compliquée. «Au niveau du cours actuel, la dilution serait terrible. Les actions ex-droits devront avoir une décote d’au moins 30%. Le marché n’est pas prêt à accepter cela», commente Frédéric Teschner, analyste chez Natixis. Et comme les futures capacités bénéficiaires du groupe permettant d’alimenter les fonds propres semblent limitées, le montant à lever s’annonce élevé.

D’après le journal italien Il Corriere della Sera, citant des sources proches du dossier, les fondations bancaires pourraient souscrire à une levée de fonds à hauteur de 3 à 4 milliards d’euros.

«Selon le management, l’impact de Bâle 3 est de 130 points de base (pb) sur le core tier 1, donc cela le ramène à 7,8% fin juin 2011. Avec une génération de capital de 30 à 40 pb par an, il serait à 8,5%-9% en 2013. Or, les obligations hybrides (cashes) comptabilisées dans leur core capital représentent 3 milliards d’euros, donc il faudrait lever 4 à 6 milliards pour atteindre un CET1 minimum de 9% en 2013», calcule Frédéric Teschner. Mais Federico Ghizonni estime pour sa part que «le marché est prêt si vous proposez un plan crédible».

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