Standard Chartered change de patron pour redresser la barre

La banque britannique limoge son directeur général et renouvelle son conseil d’administration. Ses actionnaires attendent des changements stratégiques.
Laure BERGALA

Standard Chartered s’est livré jeudi à un grand ménage d’hiver dans son management, pressé par certains actionnaires de redresser la barre après ses déboires récents. La banque britannique se sépare son directeur général, Peter Sands, arrivé à ce poste en 2006, qui continuera à être rémunéré pendant un an. Il sera remplacé par Bill Winters, ancien responsable de la banque d’investissement de JPMorgan et actuel dirigeant de la société de gestion Renshaw Bay. Bill Winters rejoindra la banque le 1er mai pour devenir directeur général en juin.

Peter Sands était sur la sellette depuis que des investisseurs, en particulier le fonds souverain singapourien Temasek, qui salue aujourd’hui les efforts de «renouveau», et le fonds d’investissement britannique Aberdeen AM, détenteurs à eux deux de plus de 28% du capital, souhaitaient un changement de stratégie et davantage de réduction de coûts. L’annonce début janvier d’un plan de 400 millions de dollars d’économies n’aura pas suffi.

Le président de la banque, Sir John Peace, indique qu’il partira également, courant 2016. Le conseil d’administration de StanChart va être fortement renouvelé et réduit à 14 membres. Jaspal Bindra, directeur général Asie, le quittera fin avril et partira du groupe.

Le résultat avant impôt du troisième trimestre est ressorti en chute de 16% sur un an, à 1,53 milliard de dollars. Standard Chartered va présenter ses résultats le 4 mars et pourrait voir son bénéfice baisser à nouveau en 2014, après la mauvaise performance de 2013, une décrue de 7% après une décennie de croissance. La banque a pâti du ralentissement économique en Asie, où elle réalise trois quarts de son activité, mais aussi d’une amende de 667 millions de dollars aux Etats-Unis pour violation de sanctions internationales. Son titre a plongé depuis deux ans, perdant 30% de sa valeur en 2014.

Le renouveau de la gouvernance doit apporter «une nouvelle perspective», selon John Peace. «Bill Winters est un excellent choix. Il n’était pas attendu, ce qui indique clairement que les actionnaires principaux demandent un réel changement», estime James Antos, analyste chez Mizuho Securities Asia. «Il a la réputation d’avoir un style plus collégial que Sands, mais il manque d’expérience en banque de détail en Asie», tempère Christopher Wheeler, chez Atlantic City.

Le titre a terminé jeudi en hausse de 5,37%.

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