
Santander pâtit de la nouvelle norme de provisionnement de la Banque d’Espagne
Les mêmes causes produisent les mêmes effets. Dans le sillage de sa dauphine BBVA (lire L’Agefi du 28 octobre), Banco Santander a publié jeudi des résultats trimestriels dégradés par une nouvelle norme de provisionnement pour pertes sur créances douteuses introduite par la Banque d’Espagne. Cette adaptation réglementaire, en vigueur depuis le 30 septembre, implique un calendrier de couverture plus contraignant. «Auparavant, 100% du provisionnement devait être atteint dans les deux à six ans en fonction du type de crédit. Avec cette nouvelle règle, le calendrier est avancé, et 100% de la couverture doit être réalisée dans les douze mois, dans tous les cas», a rappelé Alfredo Saenz, directeur général.
Alors que BBVA a mis de côté 198 millions d’euros pour satisfaire à cette nouvelle donne, le groupe présidé par Emilio Botin en a sécurisé 472 millions. Un chiffre supérieur à celui anticipé en juillet, qui a fait gonfler de 9% le montant brut des provisions sur le trimestre, à 2,93 milliards d’euros. Alfredo Saenz a néanmoins évoqué un effet positif : «la nouvelle règle accroît la proportion des garanties de crédit associées au logement et à l’immobilier. Cela réduit la proportion des créances douteuses devant être couvertes par des provisions», a-t-il souligné. L’impact sur le bénéfice net a été sans appel. Celui-ci s’est contracté de 26% au troisième trimestre, à 1,64 milliard d’euros.
«Les évolutions sous-jacentes des activités ont été régulières et solides», a commenté le directeur financier, José Antonio Alvarez. Le premier groupe bancaire de la zone euro a dégagé un produit net des intérêts de 7,4 milliards d’euros, identique à celui du deuxième trimestre et en hausse de 8,4% sur un an. Comme sa consœur BBVA, Santander a su profiter du dynamisme des marchés sud-américains, en particulier au Brésil, pour atténuer le ralentissement en Europe continentale. Preuve de cette diversification bien assise, le marché domestique ne représente désormais plus que 17% des bénéfices du groupe, contre 42% pour l’Amérique latine. Tout en rappelant qu’il n’était pas question d’une augmentation de capital, avec un ratio de fonds propres solides à 8,5% fin septembre (contre 8,6% fin juin), la direction a prévenu que la banque ne serait pas en mesure de rééditer cette année son bénéfice de 8,94 milliards d’euros engrangé en 2009.
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