Rome veut favoriser la concentration des banques coopératives italiennes

Le gouvernement souhaiterait abolir la règle donnant une voix à chaque actionnaire. La péninsule compte près de 700 banques.
Julien Beauvieux

Confrontée à une distribution de crédit toujours anémique, l’Italie pourrait lancer dès ce mardi par voie de décret une réforme du secteur bancaire coopératif transalpin, selon les médias locaux. A l’instar des mesures prises par l’Espagne pour voler au secours de ses caisses d’épargne, Rome souhaiterait ainsi favoriser la concentration de son secteur bancaire, particulièrement morcelé.

Le projet du gouvernement prévoit notamment d’abolir la règle donnant une voix à chaque actionnaire, quelle que soit sa participation, ce qui permettrait aux établissements de devenir des sociétés par action à part entière. «Ce projet devrait favoriser la consolidation du secteur et améliorer la gouvernance», estiment les analystes de RBS. «Comme l’a confirmé l’AQR conduit l’an dernier par la BCE, les établissements italiens de taille moyenne sont parmi les plus vulnérables d’Europe», rappellent-ils.

L’établissement le plus important concerné par la réforme, Unione di Banche Italiane, concentre ainsi 5,9% des actifs bancaires italiens, pour 1,1% des actifs sur l’ensemble de la zone euro. A l’instar des quatre autres banques coopératives cotées à Milan, son action a réagi très favorablement au projet du gouvernement en clôturant en hausse de 9,68%. Les investisseurs ont en effet profité de l’occasion pour réaliser des achats à bon compte, alors que le secteur bancaire italien affiche à l’heure actuelle une décote d’environ 50% par rapport à son actif net tangible, a rappelé Barclays.

Ces rumeurs interviennent dans un contexte économique particulièrement difficile pour l’Italie, qui devrait accuser en 2014 une troisième année de récession. Le président du conseil italien, Matteo Renzi, s’est ému vendredi que «l’Italie compte de nombreuses banques, mais très peu de crédit». Après avoir décliné pendant 32 mois consécutifs, les prêts bancaires ont modestement progressé de 0,1% sur un an en décembre.

Kepler Cheuvreux, qui rappelle que la péninsule compte près de 700 banques, a néanmoins jugé «inquiétante» la potentielle ingérence politique dans la gouvernance des banques, qui risquerait de réduire leur sélectivité. La croissance des prêts non performants italiens a accéléré à 21% sur un an en novembre, à 181,1 milliards d’euros.

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