Oddo BHF et Natixis ouvrent un guichet de départs dans le cash actions

Au premier jour du transfert des salariés de Natixis chez Oddo BHF, ce dernier propose une rupture conventionnelle collective à ses analystes et vendeurs actions.
Amélie Laurin
Natixis
L’équipe de marché primaire actions de Natixis opère désormais pour les deux groupes dans ce métier.  -  DR.

Ce lundi, les spécialistes du cash actions de Natixis découvrent leur nouveaux bureaux boulevard Haussmann et leurs nouveaux collèges d’Oddo BHF. En guise de cadeau de bienvenue, tous vont pouvoir se porter candidat… à un guichet de départs. Dans le cadre du partenariat entre les deux maisons, qui conduit à l’externalisation de la vente et de la recherche de Natixis, Oddo BHF a signé mi-mai un accord social prévoyant le recours à des ruptures conventionnelles collectives (RCC), a appris L’Agefi de sources concordantes. «Il s’agit de l’externalisation d’un plan social», estime Laurent Jacquel, délégué syndical national CFDT chez Natixis. Après la Société Générale (lire l’encadré), il s’agit du deuxième accord de ce type dans l’industrie bancaire, depuis le vote de la loi Travail fin 2017 qui a créé les RCC.

Doublons nombreux

Sur les quelque 180 salariés concernés par la fusion, à parts quasi-égales entre les deux maisons, quelques-uns ont choisi de rester chez Natixis en occupant d’autres fonctions et deux collaborateurs d’Oddo BHF rejoignent l’équipe de marché primaire actions de Natixis, qui opère désormais pour les deux groupes dans ce métier. Tous les autres sont éligibles à la RCC, qui prévoit 50 suppressions de postes au maximum. 26 concernent le bureau de recherche du courtier et 24 la vente et l’exécution.

Du côté de la recherche, 12 postes d’analystes sont concernés sur une soixantaine, et 14 fonctions support sur 22. En proportion, le courtier semble à ce stade vouloir épargner ses analystes, qui ont forgé l’image de marque de Natixis et d’Oddo BHF dans la recherche actions, mais les doublons sont nombreux entre les spécialistes d’un même secteur. En aval, 9 postes de ventes sont visés et 15 postes d’exécution. Les deux maisons ne font pas de commentaires sur le volet social de leur alliance commerciale.

Le comité d’entreprise d’Oddo BHF a rendu un avis favorable à la mise en place d’une RCC. «Du côté de Natixis, les salariés s’attendaient à une telle issue. S’ils ont été informés plus tardivement que leurs collègues d’Oddo BHF, désormais les choses sont claires, estime Laurent Jacquel. Les conditions proposées sont égales à celles qui ont cours chez Natixis (1,3 mois de salaire par année d’ancienneté à partir de 2002 et 1,8 mois par année avant cette date). Les personnes qui seront candidates à une RCC avant mi-juillet recevront en plus une indemnité égale à quatre mois de salaire (bonus inclus jusqu’à 45.000 euros).» Par ailleurs, aucun des anciens salariés de Natixis ne pourra faire l’objet d’un licenciement économique pendant dix-huit mois. De son côté, la CGT continue de contester la fusion sur le fonds, après avoir été déboutée en référé.

Dans le marché fragile de l’intermédiation boursière, «la nouvelle organisation permet d’offrir une réponse offensive aux défis de la directive MIF 2 (qui dissocie notamment le paiement de la recherche de celui de l’intermédiation, ndlr) et permet de fournir aux clients, dès ce lundi, une couverture recherche élargie à 600 valeurs, une force de distribution renforcée et une plate-forme d’exécution unique», explique un porte-parole d’Oddo BHF. Le courtier couvre presque deux fois moins de valeurs que Kepler, l’autre indépendant français. Ce dernier s’était marié en 2013 avec Cheuvreux au prix d’un bain de sang social.

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Apr\u00e8s la signature en mars d\u2019un accord social ouvrant la voie aux ruptures conventionnelles collectives (RCC), une premi\u00e8re dans l\u2019univers bancaire, la Soci\u00e9t\u00e9 G\u00e9n\u00e9rale fait ses comptes. \u00abUne trentaine de personnes ont lev\u00e9 la main\u00bb<\/em> depuis l\u2019entr\u00e9e en vigueur de l\u2019accord le 1er juin, a annonc\u00e9 vendredi St\u00e9phane Dubois, directeur des ressources humaines de la banque de d\u00e9tail en France, lors d\u2019une conf\u00e9rence de presse. Le groupe esp\u00e8re environ \u00ab200 RCC\u00bb sur les 1.200 collaborateurs du r\u00e9seau concern\u00e9s par le dernier accord. Les autres peuvent choisir un reclassement interne ou une \u00abtransition\u00bb vers une autre activit\u00e9. Au total, la Soci\u00e9t\u00e9 G\u00e9n\u00e9rale a annonc\u00e9 3.450 suppressions de postes dans son r\u00e9seau hexagonal depuis 2016, \u00e0 mener jusqu\u2019\u00e0 2020. Le p\u00e9rim\u00e8tre concern\u00e9 emploie environ 20.000 personnes actuellement. <\/p>\n»,"format":"light_html"}}

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