
L’Irlande se prépare à imposer un coussin contracyclique à ses banques
Comme leurs consœurs françaises, les banques irlandaises devraient avoir à composer prochainement avec un coussin de capital contracyclique. La banque centrale irlandaise se prononcera d’ici à dix jours, indiquait hier à Bloomberg une source proche du dossier. Le taux utilisé dans le calcul des actifs pondérés par les risques des banques irlandaises est resté inchangé à 0% depuis l’instauration du coussin en 2015.
Fin mai, la sous-gouverneure de la Banque centrale irlandaise, Sharon Donnery, avait déclaré lors d’une conférence que les arguments en faveur d’un relèvement de la réserve de fonds propres contracycliques étaient devenus «convaincants». «Compte tenu du stade du cycle économique et financier et de l’incertitude entourant les perspectives de l’environnement macrofinancier, il est temps pour nous d’envisager une utilisation plus large de la boîte à outils de politique macroprudentielle, afin que nous puissions garantir le plus efficacement la résilience du système financier», avait insisté Sharon Donnery. Elle avait clairement évoqué la possibilité d’un relèvement du coussin de capital.
En attendant que l’incertitude soit levée par la banque centrale, les actions des principales banques du pays hésitent. Le cours de Bourse de Bank of Ireland a perdu 1,98% hier et 5,30% depuis la fin mai, contre une baisse de 1,15% pour l’indice Stoxx des banques européennes. AIB a cédé 0,73% hier.
La mesure ne devrait toutefois pas avoir d’effet notable sur les banques irlandaises. La plupart d’entre elles détiennent déjà plus de capitaux que ce qui est strictement nécessaire. En outre, alors que l’application d’une éventuelle hausse du coussin prendrait environ un an, elle ne devrait pas nuire à la croissance économique actuelle de l’Irlande. Selon Sharon Donnery, il est peu probable que l’augmentation du niveau de capital tampon entraîne une réduction du montant des prêts aux consommateurs et aux entreprises. Et si jamais c’était le cas, le taux pourrait être réduit par la suite, a-t-elle laissé entendre.
En prenant cette décision, l’Irlande suivrait la France, dont le taux a été relevé à 0,25% mi-juin, ainsi que d’autres pays ayant déjà activé le coussin, comme l’Angleterre, la Suède, le Danemark ou la République tchèque, soumis pour la plupart à de fortes tensions sur leurs marchés immobiliers.
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