
L’horizon des banques grecques devrait s’éclaircir d’ici à la fin de l’année
La réouverture au public des banques grecques le 20 juillet dernier et le léger assouplissement du contrôle des capitaux dans le pays n’ont pas levé les incertitudes qui pèsent sur leur solidité. Les quatre principales banques hellènes, que sont la banque nationale de Grèce, la banque du Pirée, Eurobank et Alpha Bank, qui pèsent 95% du marché national, ont vu leur valeur boursière s’effondrer de 63% la semaine dernière lors des trois premières séances de la Bourse d’Athènes après cinq semaines de fermeture.
Leurs bilans sont fragiles. A fin mars 2015, les créances douteuses représentaient entre 24% et 39% des prêts totaux, et la mise en place du contrôle de capitaux a augmenté cette proportion de plusieurs dizaines de points de base, selon les analystes de RBS. Pourtant, leur ratio de fonds propres était supérieur à 11%, et correspondait aux exigences des régulateurs européens lors des stress tests et de la revue de la qualité des actifs (AQR) menés par la BCE. Mais il est apparu que 46% de ces fonds propres sont en fait des crédits d’impôts différés (DTC) sur l’Etat grec, chose dont la BCE n’avait pas tenu compte lors des tests menés en octobre 2014.
Bien que précaire, la situation serait sur le point de s’améliorer. La Grèce et ses créanciers devraient conclure un accord dans les prochains jours afin de débloquer le plus rapidement possible la première tranche du nouveau plan d’aide de 86 milliards d’euros accordé au pays. Cela permettrait de renflouer le système bancaire avant le 1er janvier 2016 qui voit la mise en application de la loi bancaire européenne BRRD, que la Grèce a signée. L’objectif viserait à éviter la mise en place d’un «bail-in», soit une participation forcée au sauvetage de la part des plus importants déposants, ce qui dans le cas grec amputerait de nombreux comptes de PME et ETI. Rassurés, les déposants pourraient replacer progressivement leur argent dans le système bancaire.
Le besoin de financement du secteur bancaire sera connu avec précision par de nouveaux tests menés par la BCE à la mi-octobre mais une première estimation avait donné une fourchette comprise entre 10 et 25 milliards d’euros. Le temps étant compté, une première aide de 10 milliards d’euros pourrait être accordée à ces établissements avant même les résultats des tests de la banque centrale européenne.
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