L’évolution des risques milite pour une coopération public-privé dans l’assurance

Les risques cyber et liés au changement climatique sont devenus les plus préoccupants, selon le huitième Futur Risks Report d’Axa.
Bertrand De Meyer

Il y a une conscience aiguisée chez les experts que les vulnérabilités s’accroissent ». C’est par ces mots que Brice Teinturier, directeur général délégué d’Ipsos, résume le sentiment des 3.500 experts interrogés par I’institut de sondage dans 60 pays pour construire la huitième édition annuelle du Futur Risks Report d’Axa concernant le niveau global de menace des risques futurs. Après avoir placé l’an dernier le risque pandémique à la première place de leurs préoccupations, ces experts l’ont rétrogradé à la troisième place, derrière les risques liés au changement climatique et ceux liés au cyber. « Il s’agit plutôt d’une bonne nouvelle car cela veut dire que l’on s’accorde pour dire qu’on n’en fait pas assez pour affronter le risque climatique et qu’il faut faire croître la coopération internationale », estime Frédéric de Courtois, directeur général adjoint d’Axa.

Surtout, ce sentiment de hausse des vulnérabilités est partagé par les 23.000 personnes interrogées lors de l’enquête au sein de 15 pays représentatifs de la population générale de plus de 18 ans. 80% pensent ainsi que les gens sont plus vulnérables dans le monde à la vue des évolutions des 5 dernières années, contre 73% en 2020. Une hausse à mettre en relation avec la mondialisation puisque 46% en ont plutôt la vision d’un impact négatif contre 39% en 2020. « Le sentiment que le monde s’ouvre et que les risques s’accentuent à cause de cela est la grande donne, posant la question du comment agir et à quel niveau », détaille Brice Teinturier. Le niveau de décision le plus efficace face aux risques futurs est alors majoritairement donné au niveau mondial (55%).

Entre une plus grande aversion au risque et les caractéristiques des risques cyber et liés au réchauffement climatique, de nouveaux défis s’imposent au monde de l’assurance. « Cela pose la question des risques que nous, en tant que société, voulons assurer, et à quel prix. Surtout, ces risques appellent de nouvelles méthodes de coopération au niveau international puisque les trois premiers risques n’ont pas de frontières mais aussi plus de coopération entre les assureurs privés et l’État », analyse Frédéric de Courtois. A l’image du régime de catastrophes naturelles (cat nat) en France ou de la réforme de l’assurance récolte récemment annoncée, cette coopération permet la mutualisation du risque sans dépasser le niveau à partir duquel l’industrie pourrait se trouver en danger.

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