Les revenus d’intérêts des banques italiennes restent sous pression

Les revenus de prêts du secteur devraient encore diminuer de 1,6% en 2016, après avoir chuté de 5,5% au premier semestre 2015, selon JPMorgan.
Julien Beauvieux

La conjoncture demeure difficile pour les banques italiennes. En dépit du retour de la croissance dans le pays, qui a occasionné une décrue des provisions sur prêts, le secteur est en effet confronté à une pression durable sur sa marge d’intérêts. «Malgré la reprise progressive des volumes des prêts, nous anticipons encore une baisse de 1,6% des revenus d’intérêts en 2016 en raison d’une concurrence accrue sur les marges et de la baisse des rendements», expliquent les analystes de JPMorgan.

Encore de 191 points de base (pb) en 2014, la marge sur intérêts des banques transalpines s’est établie à seulement 178 pb au premier semestre, et devrait stagner à 174 pb en 2017. Conséquence, les revenus d’intérêts ont chuté de 5,5% sur un an sur la première partie d’année, souligne la banque américaine. Si le phénomène impacte tout le secteur, UniCredit est le plus touché des grands établissements, en raison d’un produit net bancaire issu à 55% des revenus sur prêts.

Vendredi, le, directeur général d’UniCredit, Federico Ghizzoni, a refusé de commenter les rumeurs évoquant un nouveau plan de 10.000 suppressions de postes, qui porterait à 15.800 la réduction d’effectifs annoncé depuis 2014. Fin juin, Federico Ghizzoni avait indiqué que la banque étudiait «plusieurs plans d’actions» pour prendre en compte la faiblesse persistante des taux d’intérêts, à peine plus d’un an après avoir présenté son plan stratégique 2013-2018.

«Sans une normalisation des taux, la rentabilité restera faible avec un ROTE de 7,5% en 2017, bien loin des 13% ciblés pour 2018», souligne JPMorgan, qui préfère l’action d’Intesa Sanpaolo. Alors que les revenus d’UniCredit ont baissé de 1% au premier semestre, ceux d’Intesa Sanpaolo ont progressé de 4%, dopés par les commissions de sa gestion d’actifs et de fortune. UniCredit a en outre affiché un ratio de coûts sur revenus de 60% au deuxième trimestre, contre 47% pour Intesa Sanpaolo.

A défaut d’une croissance des revenus plus solide, la rentabilité des banques italiennes a pour l’heure bénéficié du repli des provisions pour créances douteuses. Après avoir accumulé des pertes de 14,6 milliards d’euros sur les trois années précédentes, Monte Paschi a ainsi engrangé entre avril et juin son deuxième profit trimestriel consécutif, grâce à une baisse de 29,5% des provisions. Ces dernières ont baissé de 9% sur un an chez UniCredit, dont le profit avait grimpé de 29,5%.

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