
Les obligations sécurisées font le plein avant la fin de TLTRO 3
Près de 40 milliards en janvier, encore plus de 30 en février… Les banques européennes ont fait le plein d’émissions d’obligations sécurisées (covered bonds) en euros avec deux mois records, en attendant la fin des opérations de refinancement à trois ans (TLTRO 3) et surtout le début de la réduction du bilan (quantitative tightening, QT) de la Banque centrale européenne (BCE). Le 2 février, cette dernière a confirmé que, de mars à juin, elle ne réinvestira pas en moyenne 15 milliards par mois sur les titres de son programme d’achats réguliers (APP) arrivés à échéance. Le retrait de liquidités passera probablement à 20 ou 30 milliards après juin. Avec une répartition proportionnelle à chaque classe d’actifs de l’APP sachant que les encours du sous-programme «covered bonds» (CBPP3) se montaient à 303 milliards fin janvier (sur 3.253 milliards).
«La banque centrale a précisé que les achats d’obligations sécurisées sur le marché primaire seront progressivement supprimés, et qu’elle se recentrera sur le marché secondaire», rappelle Jennifer Levy, analyste covered bonds chez Natixis. Cela a pu expliquer le dynamisme des émissions, deux fois plus importantes début 2023 que début 2022 afin de profiter des dernières semaines de présence de la BCE. Celle-ci a été estimée autour de 10% du montant des émissions en février, au lieu de 20% auparavant. Sachant que l’appétit actuel des investisseurs a porté le ratio de sursouscription au-dessus de 1,5.
«Le total des réinvestissements au titre du CBPP3 prévus devrait s’élever à 7,3 milliards de mars à juin, à comparer aux 14 milliards de tombées, poursuit Jennifer Levy. Selon notre stratégiste taux, les réinvestissements partiels devraient encore diminuer au second semestre, par exemple pour atteindre 3 milliards sur un total de 10,7 milliards de tombées.» Des montants assez limités par rapport aux encours, ce qui donne l’impression d’un marché jusque-là résilient, même si les spreads pourraient s’écarter à moyen terme davantage que les 5 points de base constatés depuis décembre sur les banques européennes «coeur».
L’analyste ajoute que la majorité des tombées portera en mars-juin sur des obligations allemandes (29%), françaises (22%) et italiennes (20%). Et qu’Isabel Schnabel, membre du directoire de la BCE, a signalé que la banque centrale pourrait étendre la poursuite de ses achats primaires d’obligations «vertes» à d’autres actifs concernés par la transition comme les obligations sécurisées.
{"title":"","image":"298869","legend":"","credit":""}
Plus d'articles Banque
-
Le rachat de Credit Suisse soulage temporairement les intermédiaires français
La situation de la banque helvétique a notamment inquiété les distributeurs de produits structurés. L'occasion pour eux de se recentrer sur des acteurs tricolores lors des prochaines constructions de produits. -
Des dizaines de milliers d’emplois sont menacés par le rachat de Credit Suisse
Le sauvetage de Credit Suisse par UBS devrait se traduire par des dizaines de milliers de suppressions d’emplois, rapporte le Financial Times. L’activité domestique de Credit Suisse et sa banque d’investissement, employant collectivement plus de 30.000 personnes, devraient payer le plus lourd tribut, selon des sources proches des projets d’UBS. Même s’il est trop tôt pour quantifier les suppressions de postes, elles pourraient représenter jusqu’à un tiers des 120.000 emplois des deux groupes. -
UBS prend une place hors norme en absorbant Credit Suisse
Le rachat de son rival conforte UBS au premier rang mondial de la gestion de fortune. Une revanche pour ce rescapé de la crise de 2008.
Contenu de nos partenaires
Les plus lus de
- La Société Générale présente sa nouvelle direction autour de Slawomir Krupa
- Credit Suisse entraîne le secteur bancaire européen dans sa chute
- Les actions chutent avec les banques américaines
- L’électrochoc SVB met la finance sous tension
- Credit Suisse, trois ans de descente aux enfers
- Les gérants prennent la mesure de la persistance de l’inflation
- Silicon Valley Bank : la chute éclair de la banque des start-up
- Slawomir Krupa sort la Société Générale du brouillard
- Chute de SVB : les Etats-Unis garantissent les dépôts et HSBC rachète les actifs anglais
-
Bras de fer
Automobile: les libéraux allemands font le forcing sur les carburants synthétiques
Le ministre des Transports menace de ne pas voter à Bruxelles l'interdiction du moteur thermique à partir de 2035 -
Tournant
Royaume-Uni: l'accord sur le protocole nord-irlandais marque-t-il la fin de la politique partisane sur le Brexit?
Les compromis consentis par l’Union européenne et le soutien de principe du Labour mettent les « Brexiter » dos au mur -
Edifiant
Politique du logement: 38 milliards pour quels résultats?
Les pouvoirs publics consacrent un budget bien supérieur à celui de la moyenne de l’Union européenne pour aider les Français à mieux se loger. Sans atteindre les effets attendus