Les obligations sécurisées font le plein avant la fin de TLTRO 3

L’effet de la réduction à venir du bilan de la BCE paraît devoir rester limité.
Fabrice Anselmi

Près de 40 milliards en janvier, encore plus de 30 en février… Les banques européennes ont fait le plein d’émissions d’obligations sécurisées (covered bonds) en euros avec deux mois records, en attendant la fin des opérations de refinancement à trois ans (TLTRO 3) et surtout le début de la réduction du bilan (quantitative tightening, QT) de la Banque centrale européenne (BCE). Le 2 février, cette dernière a confirmé que, de mars à juin, elle ne réinvestira pas en moyenne 15 milliards par mois sur les titres de son programme d’achats réguliers (APP) arrivés à échéance. Le retrait de liquidités passera probablement à 20 ou 30 milliards après juin. Avec une répartition proportionnelle à chaque classe d’actifs de l’APP sachant que les encours du sous-programme «covered bonds» (CBPP3) se montaient à 303 milliards fin janvier (sur 3.253 milliards).

«La banque centrale a précisé que les achats d’obligations sécurisées sur le marché primaire seront progressivement supprimés, et qu’elle se recentrera sur le marché secondaire», rappelle Jennifer Levy, analyste covered bonds chez Natixis. Cela a pu expliquer le dynamisme des émissions, deux fois plus importantes début 2023 que début 2022 afin de profiter des dernières semaines de présence de la BCE. Celle-ci a été estimée autour de 10% du montant des émissions en février, au lieu de 20% auparavant. Sachant que l’appétit actuel des investisseurs a porté le ratio de sursouscription au-dessus de 1,5.
«Le total des réinvestissements au titre du CBPP3 prévus devrait s’élever à 7,3 milliards de mars à juin, à comparer aux 14 milliards de tombées, poursuit Jennifer Levy. Selon notre stratégiste taux, les réinvestissements partiels devraient encore diminuer au second semestre, par exemple pour atteindre 3 milliards sur un total de 10,7 milliards de tombées.» Des montants assez limités par rapport aux encours, ce qui donne l’impression d’un marché jusque-là résilient, même si les spreads pourraient s’écarter à moyen terme davantage que les 5 points de base constatés depuis décembre sur les banques européennes «coeur».

L’analyste ajoute que la majorité des tombées portera en mars-juin sur des obligations allemandes (29%), françaises (22%) et italiennes (20%). Et qu’Isabel Schnabel, membre du directoire de la BCE, a signalé que la banque centrale pourrait étendre la poursuite de ses achats primaires d’obligations «vertes» à d’autres actifs concernés par la transition comme les obligations sécurisées.

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