
Les objectifs d’Allianz déçoivent ses actionnaires

Allianz espère regarder dès 2023 le scandale de ses fonds structurés Alpha dans le rétroviseur. Le groupe d’assurance allemand, qui a notamment dû débourser 6 milliards de dollars (5,7 milliards d’euros) pour solder les litiges liés à cette affaire, a dévoilé le 17 février un bénéfice net au titre de l’année 2022 en hausse de 2% sur un an à 6,74 milliards d’euros. Surtout, il a dégagé un bénéfice opérationnel record de 14,16 milliards d’euros, en hausse de 6% sur un an, et des revenus records, en hausse de 2,8% sur un an, de 152,7 milliards d’euros.
«Avec nos résultats records en termes de revenu et de bénéfice d’exploitation en 2022, Allianz a consolidé sa position en tant que l’une des institutions financières mondiales les plus importantes, les plus résistantes et les plus fiables au monde», s’est félicité le directeur général, Oliver Bäte, dans un communiqué.
Pour convaincre le marché, l’assureur mise sur ses perspectives et son dividende. Il vise en 2023 un nouveau bénéfice opérationnel de 14,2 milliards d’euros, à plus ou moins un milliard près. Et il a augmenté son dividende de 5,6% par rapport à 2021 en proposant 11,40 euros par action pour 2022. Mais ses efforts n’ont pas atteint leur objectif, le titre Allianz a clôturé vendredi en baisse de 1,85% à la Bourse de Francfort à 216,95 euros. L’absence de nouveau plan de rachat d’action, malgré un ratio de solvabilité solide et supérieur au consensus à 201%, a déçu certains analystes alors que son dernier plan de rachat d’actions d’un milliard d’euros, lancé en novembre 2022, est toujours en cours. Il avait racheté pour 544,2 millions d’euros d’actions au 3 février 2023.
Branche dommages en baisse
Outre l’absence de surprise d’un bénéfice opérationnel stable pour 2023, les analystes soulignent aussi des inquiétudes dans les résultats du quatrième trimestre. Le bénéfice de la branche dommages et responsabilité ressort par exemple en baisse de 5,4% sur un an à 1,47 milliard d’euros et en dessous du consensus de 11% en raison d’un plus faible résultat d’investissement et du poids des catastrophes naturelles (1,73 milliard d’euros).
Le plus dur semble en revanche bien passé pour la gestion d’actifs, bien que la performance opérationnelle de la division soit la seule à être en baisse en 2022 (-8,3% à 3,2 milliards d’euros). Le directeur financier Giulio Terzariol a précisé que la filiale de gestion d’actifs Pimco avait vu 10 milliards d’euros revenir en janvier après une sortie nette de plus de 17 milliards d’euros au quatrième trimestre.
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