Les nouveaux taux d’usure dépassent les 3%

Ils s’établissent à 3,05% pour les crédits immobiliers de plus de 20 ans et à 3,03% pour ceux inférieurs à cette durée.
Gaétan Pierret

La Banque de France a publié mercredi 28 septembre les très attendus taux d’usure du quatrième trimestre, applicables dès le 1er octobre prochain. Celui des crédits immobiliers de plus de 20 ans passe de 2,57% à 3,05% (+48 pb). Celui pour les emprunts de 20 ans et moins augmente de 43 pb, de 2,60% à 3,03%. Les taux de l’usure pour les autres catégories de prêts (principalement pour le crédit à la consommation et les collectivités locales) seront eux aussi relevés. Le détail sera publié au Journal officiel vendredi 30 septembre.

Une hausse plus forte que prévu

La publication clôt, du moins provisoirement, la longue polémique sur le sujet des taux d’usure, entretenue par les professionnels du crédit, qui les accusent de bloquer tout le marché immobilier. Depuis plusieurs mois, les courtiers sont vent debout contre la Banque de France qui réfute tout blocage. La tension a atteint son paroxysme mardi 20 septembre, avec une manifestation de courtiers en colère devant les murs de l’institution. A son issue, une délégation de six d’entre eux a été reçue par le gouverneur François Villeroy de Galhau. Il a su calmer la grogne en les assurant que la hausse prévue pour le quatrième trimestre sera suffisante pour résoudre les problèmes rencontrés sur certains dossiers.

«L’augmentation est plus importante que celle que nous anticipions avant la manifestation», reconnait Bérengère Dubus, présidente de l’Union des intermédiaires de crédit (UIC), le syndicat à l’origine de la mobilisation. Et selon elle, la protestation est clairement à l’origine de cette bonne surprise. « Avant le 20 septembre, la Banque de France évoquait un taux aux alentours de 2,87%. Il y a eu un effort, mais il faut davantage, sinon le marché se bloquera à nouveau d’ici quelques semaines

La Banque de France nie pourtant tout coup de pouce. Comme elle l’avait annoncé, l’institution n’a accordé aucun «relèvement exceptionnel», jugeant cette idée «ni souhaitable, ni nécessaire», écrit-elle dans un communiqué.

Les courtiers mitigés

A l’instar de Bérengère Dubus, Meilleurtaux prédit également une éclaircie de très courte durée, «trois semaines tout au plus» selon sa porte-parole Maël Bernier. Elle écrit dans une note que les banques seront forcées de continuer à relever leurs taux, contraintes par la remontée rapide de l’OAT 10 ans, passé de 1,35% en août à plus de 2,80% au 28 septembre.

Le courtier Vousfinancer salue pour sa part une augmentation «inédite», de nature à débloquer certains dossiers. «Avec un taux d’usure à 2,57 % sur 20 ans et plus, les dossiers de crédits à plus de 1,90% avaient parfois du mal à passer pour les emprunteurs de plus de 40 ans, relate la société dans une note. Or, très peu de banques proposent aujourd’hui des taux inférieurs à 2 %… Désormais, il sera possible d’obtenir un accord de prêt auprès d’un plus grand nombre de banques, proposant des taux jusqu’à 2,40%

Pour Bérengère Dubus, la balle est à présent dans le camp des banques : «Elles doivent jouer le jeu et ne pas rehausser leurs barèmes trop vite». Elle rappelle que l’UIC devrait être prochainement reçue par Bercy dans le cadre de son intégration aux cycles de travail sur le taux d’usure. L’invitation a été confirmée, mais la date se fait encore attendre. Le prochain ajustement des taux de l’usure interviendra au 1er janvier.

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