Les eurodéputés se livrent à une démonstration de force face à Jonathan Hill

Le commissaire britannique n’a pas complètement convaincu le parlement. Il devra y revenir lundi ou mardi
Florence Autret, à Bruxelles
Jonathan Hill, nouveau commissaire aux Services financiers © European Union 2014 - EP
Jonathan Hill, nouveau commissaire aux Services financiers © European Union 2014 - EP  - 

La démonstration de pragmatisme et de bonne volonté faite par Jonathan Hill mercredi devant la Commission des affaires économiques et monétaires du parlement européen n’aura pas suffi à lui faire réussir son examen de passage du premier coup. Les responsables des affaires financières des différents groupes politiques ont finalement décidé, au terme des trois heures d’audition du candidat britannique, de le faire revenir en début de semaine prochaine pour un «échange de vues», afin qu’il précise les éléments de son programme.

Pendant près de trois heures, le commissaire désigné, en charge de la régulation et de la stabilité financières, avait planché devant des députés largement plus experts que lui. Lord Hill devait à la fois donner des gages de son indépendance par rapport à la place de Londres et esquisser les grands traits de son programme pour les cinq années à venir. Sur le premier point, les députés n’auront pas pu le mettre en difficulté. «Je suis un politicien européen, consensuel et pragmatique», a-t-il dit devant la Commission des affaires économiques et monétaires chargée de l’auditionner. «Je ne suis pas assis ici en tant que représentant de la Place de Londres», a-t-il répondu à ceux qui le soupçonnaient de conflit d’intérêts.

Sur le registre programmatique, il était resté très général. Terminer le travail de son prédécesseur, Michel Barnier, approfondir la coopération internationale, notamment avec les Etats-Unis et «débloquer» le capital auront été les trois leitmotivs de son intervention. Interrogé sur l’avenir de la réforme structurelle des banques lancée cette année, il avait répondu avec prudence. «Il faut continuer le travail et voir où cela nous amène», a-t-il dit. Les députés se sont déjà saisis du dossier et pourraient adopter un rapport fin 2014 début 2015, alors qu’au conseil Ecofin, la discussion n’a pas encore commencé.

Mais pour finir, les députés ont pris prétexte de son manque de précision sur l’union des marchés de capitaux, qui est au centre de la feuille de route que lui a confiée le président de la Commission, pour se livrer à une démonstration de force en suspendant sa confirmation à des précisions sur son programme.

Sur le fond, il restera de son audition qu’il juge utile de «s’éloigner de la dépendance aux financements bancaires en encourageant le développement de sources de financement nouvelles alternatives». Ses instruments : la titrisation, l’amélioration de l’information sur la solvabilité des PME ou encore le développement des fonds d’investissement de long terme feront partie des nouveaux axes de travail.

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