Les dirigeants de HSBC assument à moitié leur responsabilité face aux députés

Interrogé sur le scandale des Swiss Leaks, le président de la banque, Douglas Flint, parle de responsabilité collective, mais pas individuelle.
Stéphanie Salti, à Londres

Mal à l’aise, Douglas Flint, président de HSBC et Stuart Gulliver, son directeur général, ont passé hier un très mauvais moment. Pendant près de deux heures, des parlementaires britanniques ont en effet passé sur le gril les deux dirigeants afin de comprendre le fonctionnement et les niveaux de responsabilité dans le scandale des «Swiss Leaks». En guise d’introduction, les deux hommes se sont encore excusés platement pour ces pratiques. Pas suffisant pour convaincre.

D’emblée, Stuart Gulliver a dû s’expliquer sur l’existence d’un compte en Suisse personnel transitant par une société panaméenne: aucune raison fiscale à cela, selon lui, mais un désir de préserver un certain degré de confidentialité au regard de ses collègues à Hong Kong et en Suisse. «Ce qui est important, c’est que j’ai toujours payé mes impôts britanniques sur mes revenus de HSBC depuis que je suis basé au Royaume-Uni» s’est-il défendu, «les montants payés ont été conformes à ce qu’ils devaient être».

Sur le fonctionnement de la division de banque privée en Suisse, les deux dirigeants ont souvent botté en touche, prétextant que les pratiques en vigueur au milieu des années 2000 appartiennent au passé. «En se fondant sur les informations qui étaient disponibles à l’époque, les bonnes décisions ont été prises» a ainsi soutenu Douglas Flint. La due diligence a bien été réalisée dans le cas du rachat en 1999 de Republic National Bank et de sa filiale Safra Republic Holdings, dont la banque privée suisse de HSBC est issue. De même, les opérations de banque privée comportaient bien, selon Douglas Flint, un système «robuste» de contrôle des clients de même qu’un système de suivi. Il a cependant reconnu que ces systèmes n’étaient pas aussi bons il y a dix ans qu’aujourd’hui.

Les activités de HSBC Private Bank en Suisse ont largement été transformés depuis : seuls 30% des responsables de comptes qui étaient là en 2006 y travaillent encore. Si le président s’est dit prêt à assumer une partie de la responsabilité «collective» du scandale, il a refusé en revanche de le faire à titre personnel. Selon lui, d’autres doivent le faire, comme Chris Mears et Clive Bannister, en charge de la banque privée à l’époque du scandale.

Mais, pour Douglas Flint, les plus responsables sont à chercher du coté des managers en Suisse. A la question de l’impossibilité qu’un tel scandale se reproduise, Douglas Flint est resté évasif : «la tâche de réformer HSBC est un projet permanent» a-t-il indiqué.

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