
Les banques espagnoles cherchent leur rentabilité dans la croissance externe
Les banques espagnoles vont mieux mais ne sont pas guéries de tous leurs maux. Les premiers résultats parus font état de fortes hausses de leurs bénéfices nets au premier trimestre, supérieures aux attentes des analystes. Celui de Caixabank a doublé, à 375 millions d’euros. La banque a profité de l’acquisition début janvier de la filiale locale de Barclays. Le bénéfice net de Bankinter a crû de 45%, à 87 millions d’euros. Et Sabadell a annoncé vendredi un bénéfice net en progression de 75% sur un an, à 142 millions d’euros, lié à l’amélioration des revenus de l’activité de crédit et à la baisse des créances douteuses, qui ont légèrement diminué ou stagné dans ces trois groupes.
L’activité domestique reste toutefois affaiblie par les taux d’intérêt très bas et la lenteur de la reprise du crédit, malgré l’amélioration de la conjoncture. Hors Barclays, l’activité de crédit a diminué de 1,4% chez Caixabank. Elle est en hausse de 1,5% chez Sabadell. «Le problème des banques espagnoles en général est que leur stock de prêts ne va pas commencer à grossir de nouveau avant au moins 2016, en moyenne, et il est difficile dans un tel environnement de demeurer compétitif», estime Juan Carlos Salvo, analyste pour le courtier Espirito Santo.
Caixabank, qui fait état d’un retour sur fonds propres (RoE) de 3,4% fin mars, entend le multiplier par quatre, et vise un ratio de 10 à 12% à compter de 2017. Le RoE de Bankinter a atteint 10,3% au premier trimestre, contre 7,2% un an plus tôt. Celui de BBVA, qui présente ses résultats mercredi, était de 5,6% fin 2014.
«Le défi auquel les banques font face aujourd’hui est l’amélioration de leur rentabilité, et elles la cherchent à l’étranger, parce qu’en Espagne cela va être difficile d’atteindre les résultats qu’elles espèrent», estime Xavier Puig, professeur de finance à l’université Pompeu Fabra de Barcelone.
De fait les banques espagnoles avancent leurs projets d’acquisitions à l’étranger. Sabadell est en train de mener le rachat de la britannique TSB pour 2,5 milliards d’euros et entend réaliser jusqu’à 30% de ses bénéfices nets à l’étranger. Caixabank vise l’acquisition au Portugal de la part qu’elle ne détient pas encore de Banco BPI, mais aussi de Novo Banco, qui intéresse également Banco Popular et Santander, dont les résultats trimestriels seront présentés mardi.
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Assassinat de Charlie Kirk : l'ADN relie le suspect, le FBI sous pression
Washington - Des traces d’ADN prélevées près du lieu de l’assassinat de l’influenceur américain Charlie Kirk, proche de Donald Trump, correspondent à l’ADN du suspect détenu par les autorités, a annoncé lundi le directeur du FBI Kash Patel, qui est critiqué pour sa gestion initiale du dossier. Cinq jours après ce drame qui a frappé l’Amérique et souligné ses profondes fractures politiques, les motivations de Tyler Robinson, l’homme de 22 ans arrêté jeudi soir après 33 heures de traque, demeurent mystérieuses. A 31 ans, Charlie Kirk était une figure majeure de la droite américaine. Il utilisait ses millions d’abonnés sur les réseaux sociaux et ses interventions dans les universités pour défendre Donald Trump et diffuser ses idées nationalistes et chrétiennes auprès de la jeunesse. Le président américain sera d’ailleurs présent dimanche à une cérémonie d’hommage à l’influenceur organisée dans un stade de l’Arizona. Parallèlement, l’enquête se poursuit dans l’Utah, dans l’ouest des Etats-Unis, où Charlie Kirk a été assassiné mercredi alors qu’il animait un débat sur un campus universitaire. En plus de l’arme du crime, un fusil retrouvé rapidement, plusieurs éléments matériels ont été collectés par la police, dont un tournevis retrouvé sur le toit où le tireur était positionné. «Je peux annoncer aujourd’hui que les traces d’ADN de la serviette enroulée autour de l’arme à feu et l’ADN sur le tournevis correspondent à celui du suspect actuellement détenu», a déclaré Kash Patel sur Fox News. «Terrorisme intérieur» Le chef du FBI mentionne aussi un mot qu’aurait laissé l’assassin présumé avant de passer à l’acte. «Le suspect a écrit, en gros, +j’ai l’opportunité d'éliminer Charlie Kirk, et je vais m’en saisir+", a-t-il dit, ajoutant que la police fédérale avait obtenu des «preuves» de l’existence de cette note, détruite depuis. «Il semblerait qu’il y ait eu plusieurs signaux d’alerte», a ensuite déclaré sur Fox News le numéro deux du FBI, Dan Bongino, en évoquant la note. «L’intentionnalité était bien là au préalable», a-t-il ajouté, mentionnant des amis et des membres de la famille selon qui le suspect était «devenu plus politique» ces derniers temps. La victime, chrétien nationaliste, farouche défenseur de la famille traditionnelle et volontiers provocateur, s'était fait beaucoup d’ennemis, ses adversaires l’accusant d’homophobie ou de racisme. Il était cependant admiré à droite, et particulièrement dans la galaxie trumpiste. Charlie Kirk «a joué un rôle majeur pour faire élire Donald Trump» en 2024, a salué lundi le vice-président JD Vance en animant exceptionnellement le podcast très populaire de l’influenceur, sous les ors de la Maison Blanche. Stephen Miller, proche conseiller de Donald Trump, a mis en cause la gauche d’une manière particulièrement virulente. «Nous allons diriger toute la colère que nous ressentons contre la campagne organisée qui a débouché sur cet assassinat, pour déraciner et démanteler ces réseaux terroristes», a-t-il affirmé. «C’est un vaste mouvement de terrorisme intérieur.» Audition parlementaire mardi Si Tyler Robinson avait «une idéologie de gauche», selon le gouverneur de l’Utah, aucun mobile précis ou complicité n’ont été avancés dans cette affaire. Le meurtrier présumé, qui ne coopère pas avec les enquêteurs, devrait être inculpé mardi par la justice de l’Utah. Il a été arrêté après que son père l’a reconnu sur les images du suspect diffusées par la police, selon Kash Patel. Le chef du FBI est vivement critiqué en interne pour son manque supposé d’expérience, selon les médias américains. En particulier, il lui est reproché d’avoir été trop vite en besogne en annonçant quelques heures après l’assassinat l’arrestation d’un suspect qui sera relâché peu après. «Est-ce que j’aurais pu mieux formuler cela dans l’agitation du moment? Oui. Mais est-ce que je regrette d’avoir annoncé la nouvelle? Pas du tout», s’est défendu lundi matin ce grand fidèle de Donald Trump. Son numéro deux Dan Bongino a aussi reconnu des «faux pas». Kash Patel est attendu mardi au Capitole pour répondre aux questions des parlementaires. Ulysse BELLIER © Agence France-Presse -
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