Les banques espagnoles affichent une belle santé

Pour les principales banques espagnoles, tous les indicateurs sont au vert ou presque. Le numéro un Santander, qui a publié un revenu net en hausse de 11% en glissement annuel, à 2,42 milliards d’euros au troisième trimestre, est en passe de clôturer l’année la plus lucrative de son histoire. Le numéro deux BBVA a gagné plus durant les neuf premiers mois de 2022 qu’en 2021. Quant au numéro quatre Sabadell, il a doublé ses bénéfices trimestriels à 317 millions d’euros et s’est engagé à porter le ratio de distribution de dividendes à un minimum de 40% des bénéfices pour l’exercice en cours.

Au total, les cinq principales banques du pays (Santander, BBVA, CaixaBank, Sabadell et Bankinter) ont enregistré un bénéfice total attribuable de 15,754 milliards d’euros de janvier à septembre.

L’ensemble de ces prêteurs ont aussi largement bénéficié de la hausse des taux d’intérêts en Europe mais aussi dans d’autres zones où ils sont implantés. Les marges de BBVA (+29%) ont ainsi été largement dynamisées par l’augmentation en flèche de ses marges au Mexique - son plus grand marché - et en Turquie, respectivement en hausse de 10,8% et de 21,9% en glissement trimestriel. Même constat pour Santander, dont les marges ont progressé de 15,4%, tirées tout particulièrement par ses activités au Brésil.
La plus grande banque domestique espagnole CaixaBank a aussi relevé ses prévisions de revenus nets d’intérêts pour 2022 à 6,7 milliards d’euros, contre 6,3 à 6,4 milliards d’euros précédemment, soit 2% de plus que le consensus d’analystes. Bankinter a également augmenté ses marges d’intérêts de 11,5% et Sabadell de 6,2% sur un an.

Les trois principaux acteurs du secteur- Santander, BBVA et Caixabank- ont aussi enregistré une hausse à deux chiffres de leurs commissions nettes sur un an, respectivement en augmentation de 13,53%, 14,55%, et 15,13%.

Ces deux derniers indicateurs sont particulièrement scrutés en Espagne. Le gouvernement de Pedro Sanchez a en effet décidé d’imposer durant l’été une taxe temporaire de 4,8% sur les revenus nets d’intérêts et les commissions nettes des banques dont le chiffre d’affaires dépasse 800 millions d’euros, l’objectif étant de lever un total de 3 milliards d’euros sur les exercices 2022 et 2023. Le projet de loi, qui est actuellement débattu au Parlement espagnol, a suscité la réprobation unanime des dirigeants des prêteurs nationaux, estimant qu’il s’agissait d’une taxe injuste prélevée sur les revenus et non sur les bénéfices.